jeudi 30 novembre 2006

Leonard de VINCI

Léonard de Vinci
ombres
«Les peintres désapprouvent  au plus haut point la lumière trop brutalement divisée par des ombres. Pour parer à ce défaut, quand tu représentes des personnages en plein air, ne les montre pas sous le soleil, mais ingénie-toi à placer une certaine quantité de brume ou de nuage transparent entre les corps et le soleil, et ainsi [….] les contours des ombres ne discorderont pas avec les contours des clairs.»
         
Léonard de VINCI

 Trattato della pittura. (Codex Urbinas, folio 40v)

mercredi 29 novembre 2006

Andy WARHOL

Andy Warhol
ombres
ShadowsShadows. Andy Warhol a toujours été préoccupé par les ombres, et ceci pour des raisons à la fois distinctes les unes des autres, et complémentaires.
Les valeurs plastiques des ombres en font incontestablement un matériau simultanément riche, complexe, modulable, profond et léger. Elles restent intimement associées à la représentation. Mais elles sont également porteuses de valeurs symboliques qui, en leur donnant du sens, les rendent mystérieuses, inquiétantes, énigmatiques ou autoritaires. Leur inconsistance, paradoxalement, forcent le respect.
Dans les productions plastiques que sont ses peintures et autres sérigraphies, Warhol va appréhender les ombres de manière concrète -à la manière d'un peintre- et métaphysique.
Une sérigraphie qui bave produit un dédoublement. Comme le ferait une ombre. Si cette sérigraphie est noire ou grise, la confusion ou l'ambiguïté s'amplifient. C’est donc deux au lieu d’un, une épaisseur, un bégaiement du je ou de l’autre si je le désigne. C’est l’amorce d’une fuite, un ailleurs incertain comme dans l’immense Ten Lizes qui appartient aux collections du Musée d’art moderne (Centre Georges Pompidou). En 1963, Warhol va sérigraphier en noir le portrait de Liz Taylor et aligner dix de ces sérigraphies sur une immense toile. Liz Taylor va mal. On dit qu’elle va mourir. Le portrait, grand, répété, toujours le même et systématiquement différent avec ses bavures d’encre noire, ses légères superpositions, ses fragments disparaissant dans le fond du support, vont produire un frémissement, un tremblement inquiétant, aisément interprétable dans le contexte de l’époque et de la situation.

En 1978, Warhol va se lancer dans une entreprise extrêmement déceptive pour la critique d’art de l’époque : ce sont les séries qu’il intitulera tout simplement Shadows. Loin des paillettes et des créations pour happy-few, des portraits pour célébrités et milliardaires, l’artiste va produire des photographies puis des sérigraphies d’ombres. Il intégrera le référent dans quelques-unes mais la majorité de cette production de l’époque sera consacrée à des ombres générées par des (objets, individus ? ) impossibles à identifier. Andy Warhol plongera ainsi dans l’abstraction en traitant d’une manière radicalement différente ce qui l’a toujours habité : son angoisse de la mort.
Il s’agira à la fois d’un retour marqué à cette préoccupation essentielle, celle qui a guidé toute son oeuvre (même dans les moments qui paraissent les plus futiles) et d'un retour à la peinture ; un retour à une peinture radicale. Le milieu artistique n’y trouvera pas son compte. Ces séries Shadows sont pourtant d’une grande force et d’une grande poésie.

A chaque fois que ces travaux ont été montrés, on a fait référence à cette idée de «la vie, cette ombre passante » de Shakespeare, rendant compte de la portée métaphysique de cette oeuvre exigeante. Il en fut encore ainsi à l’occasion de l’exposition présentée au Musée d’art contemporain de Lyon en avril 2005 : L’oeuvre ultime. Ces ombres qui émanent de nulle part , qui ne peuvent pas être rassurantes et que l’on découvrait dans la pénombre des salles de cette exposition.
illustrations :

* TenLizes : 1963, Musée d'art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris, huile et laque sur toile (procédé sérigraphique) 201 x 564,5 cm
* toutes les autres sont empruntées à l'internet

mardi 28 novembre 2006

HOLBEIN

Holbein
ombres
L'ombre maîtrisée, l'ombre utile : le cadran solaire a une histoire déjà longue. L'objet qui apparaît dans Les Ambassadeurs de Hans Holbein en est un perfectionnement. C'est l'alliance du cadran et du compas de marine.
liens Les Ambassadeurs d'Holbein :
* page de la National Gallery, Jean de Dinteville and Georges de Selve ('The Ambassadors')
* le tableau , 1533,  Huile sur bois, 207 x 209 cm, National Gallery, Londres
* wiki sur Les Ambassadeurs.
* sur Holbein
illustration : Les Ambassadeurs d'Holbein (détail) 1533, National Gallery, Londres
actualité Holbein  : Holbein in England (Holbein en Angleterre)

Actuellement une exposition concernant les années britanniques du peintre se tient à la Tate Britain à Londres.
 Hans Holbein le Jeune fut le premier grand peintre à travailler en Angleterre. D’Europe continentale, il a introduit la Renaissance dans la peinture en Grande-Bretagne. Cette grande exposition est consacrée à l’œuvre que Holbein a produite en Angleterre sous le parrainage de Sir Thomas More et pour la cour du roi Henry VIII.
Tate Britain , Jusqu’au 7 janvier

Rappelons qu'une grande exposition  était présentée à Bâle, en avril 2006, sur les années bâloises du peintre : Les années bâloises de Holbein (1515-1532):
* page du site du Kunstmuseum Basel
* compte rendu de visite

lundi 27 novembre 2006

MASACCIO

Masaccio
ombres
Une ombre qui guérit. C'est bien sûr l'ombre de Saint Pierre qui va guérir l'infirme lorsqu'elle le couvrira au passage de l'apôtre. Si dans l'histoire des saints la chose relève de l'évidence, en peinture il s'agira d'une contradiction : l'ombre va éclairer. Le négatif deviendra positif. Comment réaliser cette gageure ?
Masaccio l'a fait.
illustration  :  Masaccio, L'Ombre de Saint Pierre guérissant un infirme, 1425. Fresque, Florence, Santa Maria del Carmine, chapelle Brancacci.
extrait de La chapelle Brancacci, Andrew Ladis, Editions Hazan, 1994, p 56

dimanche 26 novembre 2006

FRA ANGELICO

Fra Angelico
ombres
Raffinement d'un détail de cette fresque de Fra Angelico : la lumière rasante qui fait naître auprès des chapiteaux des pilastres de longues ombres portées infiniment subtiles.        
illustration : Fra Angelico, La Vierge à l'Enfant, v. 1450 (détail). Fresque, Florence, couvent de San Marco. Extrait de The frescoes by Angelico at San Marco, Magnolia Scudieri, Éditions Giunti, 2004, p 123.

samedi 25 novembre 2006

Nicolas POUSSIN

Nicolas Poussin
ombres
       Dans l'Et in Arcadia Ego de Nicolas Poussin, l'ombre portée du berger qui déchiffre l'inscription, dessine, contre les lois de la perspective, l'image d'une faux : allégorie cachée dans le paysage de ce décollement de la vie dans l'image.

Et in Arcadia ego est une expression latine rendue célèbre par deux tableaux de Nicolas Poussin (1594-1665). Ce sont des peintures pastorales représentant des bergers idéalisés de l'Antiquité classique, rassemblés autour d'une tombe austère. La seconde version, la plus connue, mesure 122 sur 85 cm, se trouve au Louvre, à Paris, et porte également pour titre « Les bergers d'Arcadie ». L'œuvre a eu une très grande influence sur l'histoire de l'art.

    L'expression est un  memento mori,  qu'on traduit habituellement par
« Même en Arcadie, j'existe » ou « Je suis aussi en Arcadie », comme si c'était la Mort personnifiée qui parlait. Pour sa part, André Félibien, le biographe de Poussin, l'interprétait comme « la personne enterrée dans cette tombe a vécu en Arcadie ». Autrement dit, elle aussi avait profité des plaisirs de la vie sur terre. La première interprétation est généralement considérée comme la plus probable.
liens Nicolas Poussin :

* biographie, Encyclopédie de l'Agora
* ouvrages sur  Nicolas Poussin, nicolas-poussin.com



Commentaires

Pour les fanas de Nicolas Poussin un nouveau site et surtout un livre à découvrir, après plus de 10 ans de recherche.
Le secret de Poussin par Ollivier Ruca, site http://www.o-ruca.fr
Plein de mystére, passionnant, je n'ai pas de mots pour décrire ce livre qui pour moi est une révélation...
merci pour ton blog,
Pascal
Commentaire n°1 posté par rat le 30/09/2007 à 11h40
Le propos a l'air intéressant et donne en effet envie d'en savoir plus. Je vais aller voir de plus près...
Merci.
Commentaire n°2 posté par holbein le 30/09/2007 à 23h45
Je suis allez sur le site, c'est vraiment très bien, j'ai commander le livre et je vous donne des nouvelles après.
Danielle
Commentaire n°3 posté par Danielle le 24/10/2007 à 12h40
>Danielle : n'hésitez pas à me tenir au courant.
Commentaire n°4 posté par holbein le 25/10/2007 à 19h34

vendredi 24 novembre 2006

M le Maudit

M le Maudit, Fritz Lang
ombres
«Toujours...Toujours il faut que j'aille dans les rues... Et je sens toujours quelqu'un derrière moi... C'est moi-même...Et il me suit...»

Peter Lorre dans M le Maudit de Fritz Lang, 1931
Hantise du dédoublement. Le «moi» est terrifiant. Les ombres : celles qui déforment, celles qui dédoublent, celles qui sont menaçantes sont là, partout dans le cinéma expressionniste ou dans le cinéma ayant gardé des traces de l'expressionnisme.

Une très belle exposition intitulée Le cinéma expressionniste allemand, Splendeurs d'une collection se tient actuellement à la Cinémathèque française, au 51 rue de Bercy à Paris. La scénographie est remarquable. Le contenu est à la fois troublant, intelligent et d'une grande beauté formelle. Des dessins originaux de Walter Röhrig, un des décorateurs du célèbre film de Robert Wiene, Le Cabinet du Docteur Caligari, sont présentés dans cette exposition. J'en reparlerai, vraisemblablement.
illustration : photogramme extrait du film M le Maudit de Fritz Lang, 1931

liens M le Maudit :

* petit extrait du film . Peter Lorre - Dans le Hall du Roi de la Montagne



Commentaires

Je ne résiste pas au plaisir d'y ajouter de la musique :
http://www.pianosamples.com/demo/PeerGyntPat3.mp3
Commentaire n°1 posté par laurence le 24/11/2006 à 09h28
Tout juste. Le «Peer Gynt» siffloté, on l'entend dans l'expo.
Je crois que c'est le 1er film parlant de Fritz Lang ; même si siffler n'est pas parler, ça donne une sacrée dimension à ce sifflotement, qui annonce la mort...
Commentaire n°2 posté par holbein le 25/11/2006 à 00h05
Commentaire n°3 posté par holbein le 25/11/2006 à 08h07

jeudi 23 novembre 2006

Christian BOLTANSKI .2

Christian Boltanski
ombres
J'ai tellement inventé d'enfances, tellement raconté de fausses anecdotes que je n'ai plus de souvenirs de jeunesse. Je voulais devenir «montreur», porteur d'un miroir où l'on peut se regarder et se reconnaître.


Christian Boltanski

Le Théâtre d’ombres (1984-1997)

Inspiré du dispositif traditionnel des ombres chinoises, le Théâtre d’ombres apparaît dans l’œuvre de Christian Boltanski dès 1984, succédant aux grandes formes découpées des Compositions théâtrales (1980).
 L’ombre et sa projection associées au thème des marionnettes suggèrent de nombreuses évocations issues de toutes les cultures et mythologies - le Golem, la Kabbale, la caverne platonicienne, le récit des origines de la peinture chez les Grecs par le tracé des contours d’une ombre, la danse des morts des Mystères du Moyen Âge, l’impression photographique…

 Cette ouverture du sens, propre aux œuvres de Christian Boltanski, n’entame toutefois pas la dimension onirique et ludique de ce théâtre de marionnettes qui, en fonction des lieux dans lesquels il est dressé, s’anime selon une configuration à chaque fois renouvelée.
Citation de Christian Boltanski extraite de  :
 L'art ? c'est une meilleure idée !   Irmeline LEBEER, entretien avec Christian Boltanski,
Éditions Jacqueline Chambon, 1997, p 90
photographie : ©Christian Boltanski Ombres. Papier découpé, bougie, 1985 (Courtesy Galerie Ghislaine Hussenot). in boltanski, Didier Semin, art press éditions, 1988, p 12

mercredi 22 novembre 2006

Christian BOLTANSKI

Christian Boltanski
ombres
«Semblables aux enchaînés de la caverne (on aura compris qu'on ne pouvait pas y couper) nous contemplons pas même des simulacres mais leur image, leur ombre portée sur le mur...».

photographie : ©Christian Boltanski, série Ombres, installation, 1984



Commentaires

Il me semble que j'ai vu cette oeuvre dans une expo... en tout cas, elle est impressionnante..
Commentaire n°1 posté par zozocello le 22/11/2006 à 20h20
C'est peut-être il y a six ans dans la très belle exposition à Avignon, exposition consacrée à "la Beauté" (La Beauté en Avignon). Cette pièce (en fait pas tout à fait la même car C. Boltanski en a fait une série), était très bien présentée : il fallait s'accroupir, presque ramper pour s'introduire dans cet espace vaste qui produisait beaucoup d'émotion. Les ombres gigantesques léchaient les murs ; un peu comme dans nos cauchemars d'enfants...
Commentaire n°2 posté par holbein le 22/11/2006 à 23h04
Justement,  près  d'avignon,  Au carré  d'Art de Nîmes,  une  autre oeuvre impressionnate  de Boltanski:  il s'agit d'accumulation de boîtes metalliques, (environ 300)  destinées à rouiller,  contenant des objets divers  qu'on suppose  avoir  appartenu à des enfants,  petit jouet, ruban, etc.... le  tout  surmonté  de quelques  protraits  d'enfants  peu nets,  faisant penser à celui d'anne  franck,  ces portraits  étant eux-même  éclairés  par  des lampes blafardes, genre  vieilles  ampoules à iode...   
Commentaire n°3 posté par chabriere le 04/03/2010 à 14h59

mardi 21 novembre 2006

Figure et idole - Régis DEBRAY

Figura
ombres


Figura ? D’abord fantôme, ensuite figure. Voudra-t-on voir là un lugubre assombrissement de la vie lumineuse de l’Hellade ? Tournons-nous alors vers les Grecs, cette culture du soleil éprise de la vie et de la vision au point de les confondre : vivre, pour un ancien Grec ce n’est pas comme pour nous respirer, mais voir, et mourir, perdre la vue. Nous disons «son dernier soupir», mais eux «son dernier regard». Pire que castrer son ennemi, lui crever les yeux. Œdipe mort vivant. En voilà bien une esthétique vitaliste. Plus que l’égyptienne, assurément. Surprise : ici aussi, le trépas gouverne. Idole vient d’eidôlon, qui signifie fantôme des morts, spectre, et seulement ensuite, image, portrait. L’eidôlon archaïque désigne l’âme du mort qui s’envole du cadavre sous la forme d’une ombre insaisissable, son double, dont la nature ténue mais encore corporelle facilite la figuration plastique.
L’image est l’ombre, et ombre est le nom commun du double.


Régis DEBRAY

Vie et mort de l’image, p 19-20, Éditions Gallimard, 1992

Commentaires

Avant d'entrer en matière:
Je suis tombé sur ce blog à la recherche d'un commentataire anonyme qui signe "holbein" et qui participe régulièrement aux discussions sur le blog en langue allemande - avec toutefois quelques textes en Anglais et en Français -  "Arlesheim Reloaded"de M. Manfred Messmer.
Félicitations pour ce blog qui est d'une qualité esthétique extraordinaire et d'un contenu superbe.
Le texte de Régis Debray m'a fait penser au sujet du festival "Diesseits vom Jenseits" qui a eu lieu à Bâle autour du 1 novembre 2006, et je vous invite à la visite de mon blogpost du 30 octobre au sujet de ce festival intitulé "Mas Aca de Mas Aya" et des liens au festival et à ses sujets qu'il contient.
Votre intérêt pour Holbein (et pour Bâle) me semblent signaler que le sujet de la Danse Macabre vous intéresse. Le festival de Bâle et les manifestations qui en faisaient partie ont permis de trouver de nouvelles interprétations musicales et visuelles de notre rapport avec la mort.
Commentaire n°1 posté par Osservatore Profano le 21/11/2006 à 23h11
Bonsoir et merci pour vos commentaires si aimables.

Ce que vous racontez dans cet article de votre blog sur cette expérience étonnante entre le Mexique et la Suisse est vraiment intéressant. Moi qui aime les danses macabres, je trouve vraiment bien le répertoire photographique du site DIESSEITS VOM JENSEITS. Malheureusement, je ne maîtrise pas suffisamment la langue allemande pour comprendre tous ces textes.
Le rapport à la mort n'est évidemment pas simple et chaque peuple, chaque groupe humain et bien sûr chaque individu tente de trouver des moyens de conjurer le sort. Les Mexicains ont cette posture si particulière face à la mort qu'elle nous étonne, nous fascine. Holbein et d'autres contemporains, avec les danses macabres si joyeuses, trouvaient là une autre sorte de conjuration. Dans l'exposition "Les années bâloises de Hans Holbein", dont j'ai rendu compte ici même, il y avait toute une partie consacrée à ça, et cétait réjouissant.
J'ai abordé aujourd'hui le travail d'un artiste français que j'aime beaucoup : Christian Boltanski (j'en reparle demain). Lui aussi est quelqu'un habité par ces préoccupations. Il a fait un travail, il y a quelques années concernant le recensement des “Suisses morts". Des listes, de longues listes de noms d'anonymes. Il explique, que la Suisse étant un pays riche, on ne peut l'associer à l'idée de la mort... Comment un Suisse pourrait-il mourir ?... Sa question est évidemment ironique. C'est là aussi une façon de conjurer ses propres angoisses.

A très bientôt, je l'espère.
Commentaire n°2 posté par holbein le 22/11/2006 à 22h55

lundi 20 novembre 2006

McADAMS

McADAMS
ombres

Matière d'ombre pour un corps dans un linceul.
Le frémissement des flammes crée un tremblement lége
r.

dimanche 19 novembre 2006

David ALLAN

David Allan
ombres
L'Origine de la peinture  (La Jeune Fille de Corinthe),  1775

                                                                 David Allan

Huile sur bois,   38,7 x 31 cm ;     Édimbourg,    National Gallery of Scotland.    


Quand on traite des ombres portées, on ne peut passer sous silence, le thème autrefois en vogue de l’«invention de la peinture», qui situe l’origine de l’art du portrait dans le dessin d’une ombre. D’où la présence du tableau de David Allan (ci-contre). Chez l’encyclopédiste romain Pline l’Ancien, cette fable poétique prend la forme d’une histoire d’amour. La fille du potier Butadès de Sicyone était amoureuse d’un jeune homme. Celui-ci partant pour l’étranger, elle entoura d’une ligne l’ombre de son visage projetée sur le mur par la lumière d’une lanterne; son père appliqua de l’argile sur l’esquisse, en fit un relief qu’il mit à durcir au feu. Pline rattache cette légende à l’art du modelage, et non à l’histoire de la peinture. Peut-être parce que le portrait de profil était lié dans l’Antiquité aux pièces de monnaie et aux premières effigies funéraires.

L’anecdote semble plausible, et pourtant, si on veut faire l’expérience, on s’aperçoit que ce n’est pas si commode. Notre ombre s’interpose et cache le contour que l’on voulait suivre. On a beau s’écarter autant que possible, l’ombre de la main tombe forcément sur l’endroit précis où l’on essaie de dessiner.

E.H GOMBRICH

Ombres portées, collection Art et artistes, Éditions Gallimard, 1996, p 43/45



Commentaires

Bonjour.
Je suis tombée sur ce site à la recherche de données sur Butadès de Sicyone. Cependant cet extrait m'a frappée !
Je respecte beaucoup le travail de Mr Gombrich, mais je ne suis pas d'accord avec lui sur le point qu'il définit ici. On peut tout à fait dessiner le contour d'une ombre sans que celle de notre main se mette devant...
Quelqu'un sait-il sur quoi il s'est appuyé pour argumenter ceci ?
Tout mes encouragements pour ce magnifique site.
Commentaire n°1 posté par Isabelle le 25/04/2008 à 10h10
Bonjour,

ce que j'ai retranscrit ici est le texte d'E.Gombrich. Il a du témoigner de sa propre expérience, me semble-t-il. C'est vrai qu'on finit par y arriver mais  par définition, une partie de l'ombre projetée doit disparaître si l'on approche sa main du support car on créé soi-même une ombre.
Commentaire n°2 posté par espace-holbein le 28/04/2008 à 00h15

samedi 18 novembre 2006

La fille de Dibutade

La fille de Dibutade
ombres



« En utilisant lui aussi la  terre, le potier Butadès de Sicyone découvrit le premier  l’art de modeler des portraits en argile ; cela se passait à Corinthe  et il dut son invention à sa fille, qui était amoureuse  d’un jeune homme ; celui-ci partant pour l’étranger,  elle entoura d’une ligne l’ombre de son visage projetée  sur le mur par la lumière d’une lanterne ; son père appliqua l’argile sur l’esquisse, en fit un relief qu’il  mit à durcir au feu avec le reste de ses poteries, après  l’avoir fait sécher. »

Pline l'ancien (23 – 79)
Histoire naturelle, Livre XXXV, § 152.
La peinture,
Éditions des Belles Lettres, 1997, p 133
Mythe de l'origine de la peinture ;  mythe qui a pour origine, l'amour.

vendredi 17 novembre 2006

Karen KNORR

La fille de Dibutade
La fille de Dibutade (Série Imitation) 1994-1995
Karen Knorr

Karen Knorr est présentée par la galerie Les Filles du Calvaire, présente à Paris-Photo
Il est un domaine de l'art où la dialectique de l'ombre et de la lumière, qui se monnaie en celle du jour et de la nuit, du blanc et du noir, de l'endroit et de l'envers, du visible et de l'invisible, de la vie et de la mort, prend toute sa force et revêt la plus inquiétante ambiguïté dans le jeu de ses relations d'inversion et de la négativité qui l'habite : c'est celui de la photographie.

Michel Ribon


Ombre et lumière, mort et transfiguration dans l'art du portrait
in Ligeia N° 49-50-51-52 p 62
lien Karen Knorr :
* creativTV: entretien avec Karen Knorr

jeudi 16 novembre 2006

PARIS-PHOTO

PARIS-PHOTO 2006
Aujourd'hui commence PARIS-PHOTO. Cette manifestation annuelle se déroule au Carrousel du Louvre et c'est toujours un grand plaisir de s'y rendre. Hier, c'était le vernissage et comme d'habitude, ce jour-là, il y a beaucoup de monde. Pour pouvoir admirer confortablement, il fallait être là avec la presse, avant le vernissage, et là, c'était véritablement un confort et une délectation.
Entre le 16 et le 19 novembre, PARIS-PHOTO concentre tout ce qu'il y a de plus varié et de plus représentatitf dans le monde de la photographie du monde entier.
Aux côtés des 20 galeries françaises, les États-Unis, avec 20 galeries, constituent la première représentation étrangère, suivis de l'Allemagne et de l'Espagne (8), l'Angleterre et les Pays-Bas (5), l'Italie et la Finlande (3), le Japon, le Danemark et la Suède (2), et une représentation unique pour l'Autriche, la Belgique, la Chine, La Corée du Sud, l'Islande, la Hongrie, le Luxembourg, la Norvège, le Portugal et la Suisse.

Je crois avoir apprécié encore plus le millésime 2006 car, même si j'aime -aussi- la photographie historique ou patrimoniale, il se trouve que moins de galeries la représentait cette année, et ceci au profit de travaux plus contemporains, voire totalement nouveaux. Il ne s'agit évidemment pas d'apprécier ou d'avoir des penchants pour le nouveau par ce qu'il est nouveau mais il est toujours constructif de prendre le pouls de la création contemporaine et je trouve que les audaces et les avancées dans le champ de la photographie sont encore plus significatives que celles opérées dans ceux des arts contemporains, tous médiums confondus.


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Cette année, j'ai été particulièrement frappé par la présence annoncée et la qualité de galeries venant du nord de l'Europe qui présentaient des artistes vraiment intéressants. La photographie montrée en haut à gauche de l'article est une oeuvre de Heli Rekula qui est une artiste représentée par une galerie venant d'Helsinki, la galerie Anhava. Cette galerie Anhava est venue à Paris avec une seule artiste : Heli Rekula. Les travaux sont somptueux et la présentation est d'une grande rigueur. Un travail sur le Double (1), d'une grande réserve, est particulièrement intéressant.
Une autre galerie du nord, islandaise cette fois, présente des travaux de
Hrafnkell Sigurdsson (8, 9). Cet artiste reprend le format traditionnel du triptyque. Les panneaux sont évidemment manipulables : lorsque ceux-ci sont ouverts, les magnifiques paysages de la mer et de la terre enneigée islandaises apparaissent mais quand on les replie, un amoncellement de détritus en all over couvre les très belles images bleutées initiales. Très paradoxalement, la polychromie joue l'ambiguïté.

Je n'ai malheureusement pas pu admirer les photographies de
Eline Mugaas (10) de la Galerie Riis, Oslo (Norvège) qui était en plein accrochage...

En revanche, certaines photographies qui venaient de Suède (galerie Mia Sunderg de Stockholm) pouvaient être «écoutées» (12) : il s'agit de travaux d'Annèe Olofsson extraits de sa dernière série (12, 13) : « The conversation » (2006), présentée sous la forme d'une installation à Paris Photo, le spectateur découvre l'artiste pressant son oreille contre un mur (2), décoré d'un papier peint aux motifs floraux étouffants, écoutant une conversation privée, qui en retour peut être entendue par le spectateur s'il presse son oreille sur l'image. La bande son, diffusée derrière la photographie, est elle même un mélange de dialogues réels et de sons qui évoquent l'univers du papier peint qui tapisse la pièce où se tient l'artiste.
A noter la participation d'une galerie luxembourgeoise, la galerie Clairefontaine, exposant le travail d'un photographe paysagiste travaillant sur d'inquiétantes représentations d'un monde numériquement modifié (14).
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Pour la première fois, une galerie de Pékin (22) participe à cette manifestation internationale (la Photo Gallery Pekin) ; cette galerie attire beaucoup de visiteurs. Un interprète est constamment sur place. Des photographies évoquant le passé récent et douloureux de la Chine sont montrées, notamment ces deux exemplaires d'une série de Jiang Jian traitant des Archives sur les orphelins. Nous ne sommes pas dans la photographie documentaire ; ces deux productions (15, 16) se situent clairement ailleurs, même si elles traitent de l'histoire.
Pour la première fois également, une galerie sud-coréenne fait le déplacement. Il s'agit de la galerie Hyundai de Séoul qui expose deux grands artistes dont on a pu voir des oeuvres ces dernières années, en France : il s'agit du Coréen Bae Joonsung (32), connu pour être influencé par la culture artistique française et du photographe Chinois Wang Qingsong dont on a pu voir des oeuvres à Arles cet été (33).
La galerie japonaise Mem, située à Osaka présentait des artistes très singuliers. Voir la pièce assez étonnante de Yasumaka Morimura (3).
Une série, également particulière et drôle de l'artiste Thomas Allen de la Folley Gallery de New York joue sur des couvertures découpées de romans à deux sous (ou dix cents...). Les personnages semblent prendre vie et s'extraire des bouquins (17, 18, 19, 20, 21).
Quelques galeries espagnoles montrent des choses intéressantes : la galerie Olivia Arauna de Madrid et son artiste Jota Castro qui couvre un angle de mur de ses "Breaking icons" : des portraits de gens célèbres dont les photographies, encadrées, sont recouvertes de verre ayant encaissé des coups (4, 5, 6). Juana de Aizpuru est une autre galerie de Madrid qui expose de très belles photographies, mais certaines très connues, comme ce beau portrait en pied d'Alberto Garcia-Alix (7).

Parmi les galeries françaises, la Galerie Michèle Chomette qui présente un catalogue toujours exigeant de tous les artistes que nous avons l'habitude de voir au 24 de la rue Beaubourg ; la Galerie du Jour-Agnès B qui montre, pour notre grand plaisir, des artistes africains, devenus des références, comme Malick Sidibé ou Seydou Keita (34) mais également des artistes à découvrir comme ce photographe au prénom imprononçable, Szabolcs Barakonyi (25), sorte d'émule de Martin Parr. Et puis, évidemment la galerie Baudouin Lebon qui fait une prestation somptueuse avec, notamment, un espace totalement dédié à Joel-Peter Witkin (27, 28); mais qui n'oublie pas la dimension humoristique de la photographie avec Olivier Rebufa qui compose des scènes dans lesquelles il va s'intégrer en pied, au format et aux côtés d'une poupée Barbie (Le Bain) ou bien en Ange Gabriel, dans une Annonciation dont les constructions sont faites de pièces LEGO® (26)...
Un certain nombre de galeries des Pays-Bas présentent des oeuvres de premier intérêt à l'image de la Flatland Gallery d'Utrecht. Une série de l'artiste Rud Van Empel est assez étonnante : ce sont des oeuvres très colorées, très graphiques, un peu à la manière du Douanier Rousseau montrant des enfants noirs dans un univers végétal complétement imaginaire (29, 30, 31). Dans la même galerie, le travail d'un autre artiste, Erwin Olaf fait d'un assemblage de photographies et de vidéo (11).Oeuvre composite. Un combine ?
Quelques petits Loretta Lux attendent... (23, 24). Je ne sais plus dans quelle galerie des Pays-Bas.
La galerie Michael Hoppen de Londres montre d'étonnantes compositions grand format, avec modèles, de la série Abandon de Jeff Bark ainsi que des oeuvres de Desiree Dolron de la série, désormais célèbre, xteriors (35)
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La tournure que prend Paris-Photo me semble réellement positive. A l'inverse de la FIAC, qui s'est un peu tarie en cultivant les valeurs marchandes et patrimoniales, Paris-Photo s'est ouvert, et de plus en plus, à la culture et à la création vivantes. Pour preuve, il n'y a, pour le moment, aucune nécessité d'un véritable Paris-Photo «off».







photographies :

en haut : Heli Rekula, Stage I, 2006 120x160cm, galerie Anhava, Helsinski, photographie de la galerie
1.
Heli Rekula, The Double (Pietà), 2006 120x160cm, galerie Anhava, Helsinski, photographie de la galerie
2. Annèe Olofsson, The conversation, galerie Mia Sunderg, Stockholm, photographie de l'auteur
3.
Yasumaka Morimura, galerie Mem, Osaka (Japon), photographie de l'auteur
4. Jota Castro, galerie Olivia Arauna, Madrid, photographie de l'auteur
5. Jota Castro, galerie Olivia Arauna, Madrid, photographie de l'auteur
6. Jota Castro, galerie Olivia Arauna, Madrid, photographie de l'auteur
7. Alberto Garcia-Alix, galerie Juana de Aizpuru, Madrid, photographie de l'auteur

8. Hrafnkell Sigurdsson, Galerie i8, Reykjavik, photographie de l'auteur
9.
Hrafnkell Sigurdsson, Galerie i8, Reykjavik, photographie de l'auteur
10.
Eline Mugaas de la Galerie Riis, Oslo (Norvège), ambiance d'accrochage
11. Erwin Olaf, Flatland Gallery d'Utrecht
12. Annèe Olofsson, The conversation, galerie Mia Sunderg, Stockholm, photographie de l'auteur
13.
Annèe Olofsson, The conversation, galerie Mia Sunderg, Stockholm, photographie de l'auteur
14. Giacomo Costa, galerie Clairefontaine, Luxembourg,
photographie de l'auteur

15.
Jiang Jian, Archives sur les orphelins, Photo Gallery Pekin, photographie de l'auteur
16. Jiang Jian, Archives sur les orphelins, Photo Gallery Pekin, photographie de l'auteur
17. Thomas Allen,
Folley Gallery, New York, photographie de l'auteur
18.
Thomas Allen, Folley Gallery, New York, photographie de l'auteur
19.
Thomas Allen, Folley Gallery, New York, photographie de l'auteur
20.
Thomas Allen, Folley Gallery, New York, photographie de l'auteur
21.
Thomas Allen, Folley Gallery, New York, photographie de l'auteur

22. Photo Gallery Pekin
, ambiance, photographie de l'auteur
23. Loretta Lux,
photographie de l'auteur
24.
Loretta Lux, photographie de l'auteur
25. Szabolcs Barakonyi,
galerie du jour-agnès b, photographie de l'auteur
26. Olivier Rebufa, Annonciation,
galerie Baudouin-Lebon, photographie de l'auteur
27.
Joel-Peter Witkin, salle d'exposition, galerie Baudouin-Lebon, photographie de l'auteur
28.
Joel-Peter Witkin, Le Radeau de la Méduse, galerie Baudouin-Lebon, photographie de l'auteur

29. Rud Van Empel, Flatland Gallery, Utrecht,
photographie de l'auteur
30.
Rud Van Empel, Flatland Gallery, Utrecht, photographie de l'auteur
31. Rud Van Empel, Flatland Gallery, Utrecht, photographie de l'auteur
32. Bae Joosung, The costume of painter, galerie Hyundi, Séoul,
photographie de l'auteur
33. Wang Qingsong, Requesting Buddha N°2,
galerie Hyundi, Séoul, photographie de l'auteur
34. Seydou Keita, galerie du jour-agnès b,
photographie de l'auteur
35. Desiree Dolron, xteriors XIII, galerie Michael Hoppen, Londres,
photographie de l'auteur


Commentaires

"il fallait être la avec la presse, avant le vernissage" : Frimeur ;-)
Commentaire n°1 posté par laurence le 16/11/2006 à 11h39
Je me suis fait la même remarque : il faut beaucoup croire en son artiste pour venir uniquement avec ses oeuvres... D'accord avec toi pour la nouveauté. Bien sûr, c'est génial de voir des tirages, souvent vintages, souvent signés, des photographes "classiques" (Brassaï, HCB, Man Ray, Weegee - ah Weegee ! - Klein etc. etc. ils y sont TOUS), mais c'est plus troublant encore d'être touché(e) par une oeuvre qu'on ne connaissait pas - et qui nous est contemporaine. André Breton au cours d'une expo Dada tenait une pancarte où il était écrit (je cite de tête) : "pour que vous aimiez qqchose, il faut que vous l'ayez vu et entendu depuis longtemps, tas d'idiots".  J'avoue mon idiotie, j'adore voir dans des galeries/expo des photos que je connais et que j'aime et hier c'était pareil :-) Mais j'ai surtout apprécié des photos d'artistes que je connaissais peu ou pas. Certains plus jeunes que moi (c'est dire ;-)
Bon, Rekula, je l'avais pas mis dans mes préférés ; je vais suivre ta nouvelle série (?) on verra si on a eu des coups de coeur communs.
PS : j'y retournerai, à Paris-photo parce qu'effectivement, vernissage = beaucoup beaucoup beaucoup de monde :-(
Commentaire n°2 posté par laurence le 16/11/2006 à 12h04
Bon, je me lâche dans les comm' : entre temps, t'as mis les images 8 et 9 et jsutement, quand je suis allée dans l'espace de la galerie qui les montrait, y avait presque personne, et j'ai pu les bouger et les regarder comme je voulais. Woala (nanméoh !)
Commentaire n°3 posté par laurence le 16/11/2006 à 12h08
D'ailleurs, où sont les images 3,4,5,6,7 ????
(j'arrête, promis)
Commentaire n°4 posté par laurence le 16/11/2006 à 12h09
Chère Laurence,

aujourd'hui, je suis dans "la nouveauté". Troisième millénaire oblige. (yes indeed ...) Pas de série, cette fois, je fais mon article "in progress", sur toute la journée ! J'en rajoute un peu chaque fois (comme ça, lecteur curieux de voir comment ça se construit les chôsEUH, dans ma têtHEU, t'as d'la chance : tu peux te rendre compte). En plus, entre temps (je ne fais pas QUE ça dans ma journée, j'ai d'autres vies : par exemple, là tu vois, j'ai été découper des tiges métalliques, j'ai mangé, un peu de lecture, le pain à aller chercher. Bon, je te raconte pas tout ; putain, c'que t'es curieux !) Donc là, je m'y remets et je vois l'avalanche de comm (de Laurence, pour pas la citer) et je te répète que les photographies 3, 4, 5, 6, 7, etc, elles sont encore dans ma boîte : je classe. Ah, oublié de te dire que dans mes «plusieurs vies», il m'arrive d'écrire des articles sur la photographie, aussi. Donc je suis invité avec la presse (jalouse Laurence !)
Bien aimé ton truc à la Breton...
Commentaire n°5 posté par holbein le 16/11/2006 à 15h09
Bon, je commente au fur et à mesure, ça fait aussi partie de la nouveauté : je suis contente que tu aies mis la photo de cet enfant. Il y avait aussi le portrait d'une petite fille française (chez un autre galeriste) à qui on avait donné une pomme, je crois, photographiée en pied et dont on avait tiré une photo d'identité pour lancer un avis de recherche. La petite fille avait été abandonnée (dis la légende, mais datée de 1942, il y avait à l'époque plusieurs raisons possibles pour "l'abandon" de cette enfant).
Commentaire n°6 posté par laurence le 16/11/2006 à 15h53
Très bien, le commentaire simultané. J'adore. On innove. Comme il pleut dehors, concentrons-nous sur le dedans...

La pomme et la petite fille ça me dit vaguement quelque chose mais j'ai pas de souvenir précis. Si tu retournes à PP, prends ton numérique ;-)
Pour ce qui concerne la pomme, j'ai un tirage original, que j'aime beaucoup, de la série que Danièle Lazard avait fait sur les mariées. Lorsque je lui avais acheté j'avais hésité entre celle que j'ai (qui me plait toujours autant) et une autre mariée tenant une pomme dans une de ses mains...
Commentaire n°7 posté par holbein le 16/11/2006 à 16h08
J't'en vends des photos de mariés si tu veux, pas cher ;-)
La photo, elle était toute toute petite, accrochée tout en bas, il fallait se mettre accroupi pour la voir. Y en a plein d'autres dont je voudrais parler mais j'attends la suite de ton billet, pour pas te griller (enfin, y a une série, j'espère que tu l'as pas ratée, ça fait bzzzzzz)
Commentaire n°8 posté par laurence le 16/11/2006 à 16h16
Ce n'est pas «Les mariés» qui m'intéressent mais LA mariée. Tu comprendras vite pourquoi, je pense, même.
Bon, la photographie, toute petite, accrochée en bas : je t'ai dit que je mesure près d'un mètre quatre vingt dix, donc...
A ce sujet, tu as peut-être vu le film d'Agnès Varda "Yselda et les ours" ? Une collection extraordinaire de photographies de toutes les époques ne présentant QUE des gens, seuls ou en groupe, avec un ours en peluche. Accrochées du haut en bas des murs... Il faut se mettre à plat ventre pour tout voir. (mais tu sais comme moi que la volonté de "tout voir" relève de la Vanité, n'est-ce pas ? ;-)) Overdose de nounours...
Commentaire n°9 posté par holbein le 16/11/2006 à 16h30
"tu comprendras vite pourquoi" : t'es nostalgique de la jarretière mise aux enchères ;-)))))) ??
J'ai pas vu le film de Varda, non, mais récemment, ma nièce de 6 ans, que j'avais emmenée au musée, m'a dit qu'une des oeuvres devait être belle vue du dessous. comme y avait personne, on s'est glissé dessous, allongé sur le dos et elle avait raison, c'était le plus beau point de vue :-)
Bon, ça traîne un peu, là, la mise en image !! je reviendrai faire un petit tour ce soir.
Commentaire n°10 posté par laurence le 16/11/2006 à 17h26
Ah nan, ça traîne pas, l'image du Douanier Rousseau vient d'arriver... je vais lire ton commentaire...
Commentaire n°11 posté par laurence le 16/11/2006 à 17h30
Ah ben oui, toi aussi tu fais référence à la compagnie créole, oups, au Douanier Rousseau...
Commentaire n°12 posté par laurence le 16/11/2006 à 17h32
En voilà deux autres, des petits jolis...
Commentaire n°13 posté par holbein le 16/11/2006 à 17h52