Eraserhead - David Lynch |
Photogramme du "prématuré" du film Eraserhead de David Lynch.
Ce film sort en salle en 1977 et est annoncé dans la presse spécialisée comme une sorte d'OVNI du cinéma, un objet esthétique jamais vu. «I saw it», c'est ce qui fit sa réputation et contribua à son devenir de film-culte. J'ai encore le flyer qui annonçait sa projection exceptionnelle dans un cinéma du quartier latin. Et il y avait la queue ce soir là. Et je me rappelle le choc et l'émotion au moment de la projection. Moi qui suis si sensible à la force des images, c'est le son qui m'a fasciné ; ou plutôt l'association des deux. Et à chaque fois que je regarde un film de David Lynch je regarde* le matériau sonore avec intensité. Et de ce point de vue, les films de David Lynch ne me déçoivent jamais. *il faudrait ici inventer un verbe qui indiquerait l'acte de voir et d'entendre de manière active, ample et combinée . |
Le film est en noir et blanc. Les personnages sont atypiques. Les ambiances mystérieuses et parfois inquiétantes. Les actes et comportements des protagonistes relèvent tantôt de l'extravagance tantôt de réactions très humaines comme celle de la mère qui est incommodée par son bébé qui pleure sans discontinuer. Ce bébé, né prématurément, n'a pas réellement d'apparence humaine (même si son comportement l'est). C'est une chimère, une invention, un objet fabriqué de toutes pièces ou qui se serait trompé de catégorie. Son rôle est celui du bébé mais on le verrait plus sur l'étal d'un boucher. La rumeur court que David Lynch aurait utilisé un fœtus de chèvre pour cette figure du bébé prématuré. |
David Lynch parle de Eraserhead |
Commentaires
Mais un bébé a-t-il une apparence humaine pour qui n'en a jamais vu.
Commentaire n°1 posté par PhA le 26/04/2011 à 19h31
C'est vrai. Et je dirais la même choses des Martiens.
Réponse de espace-holbein le 30/04/2011 à 14h44
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vendredi 22 avril 2011
mardi 19 avril 2011
Twin Peaks
Twin Peaks |
À partir de ce soir la chaîne Arte diffuse la célèbrissime série Twin Peaks de David Lynch : quelques épisodes chaque mardi
et ceci durant plusieurs semaines : musique envoûtante, personnages fascinants, histoire complexe et surtout un renouvellement du genre. Une pure création. N'oublions pas que David Lynch
est un peintre. Rappelons-nous la belle exposition, The Air Is on Fire, qu'il avait
présentée à la Fondation Cartier en mars 2007 :
The Air Is on Fire1. The Air Is on Fire2 . |
En deux saisons diffusées en 1990 et 1991 sur ABC, Twin Peaks a révolutionné le genre de la série. C'est à
David Lynch et Mark Frost que l'on doit cet ovni télévisuel. Également producteur, Lynch y a injecté tout son génie - il est déjà à cette époque le formidable auteur et réalisateur de
Eraserhead (1976), Elephant man (1980), Blue velvet (1986) et Sailor et Lula (1990). L'accroche policière joue parfaitement son rôle. Dès le pilote, on est captivé par la personnalité de
l'agent spécial du FBI Cooper, interprété par Kyle MacLachlan, qui avance ses déductions à grand renfort de techniques divinatoires inspirées du transcendantalisme tibétain. Sur cette
enquête viennent se greffer de multiples intrigues impliquant un nombre invraisemblable de personnages. Peu à peu, le récit fait de plus en plus de place à l'angoisse, à l'humour, au
délire, à l'irrationnel et au fantastique. Lynch et Frost ont conçu la série comme un soap opera, et en utilisent toutes les recettes. Mais, à la différence d'un vrai soap, il est
impossible ici de rater un seul épisode : Twin Peaks est une drogue, qui transforme la quête de l'assassin en véritable obsession.
source : Arte |
Diffusion :mardi, 19 avril 2011 à 22:30Rediffusions :20.04.2011 à 01:25 Twin Peaks |
Commentaires
Ma série préférée ...
Comme c'est dit dans le commentaire : c'est une drogue...
Réponse de espace-holbein le 14/05/2012 à 22h49
Curieusement, je n'ai jamais revu cette série après l'avoir vu en 1991, sur la défunte 5, alors possédée par le groupe Hachette. En DVD, je ne sais pas pourquoi, mais la série a été éditée très récemment. Donc il a fallu beaucoup d'attente pour la revoir, ce qui participé à son mythe !
Le propre d'un objet-culte.
Réponse de espace-holbein le 16/05/2012 à 08h50
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samedi 16 avril 2011
Nécrologie, avril 2011
Nécrologie, avril 2011 | |||||
J'ai appris, c'est vrai, la disparition de Miroslav Tichý, le photographe tchèque-clochard au regard torve et âgé de quatre vingt cinq ans. Une visiteuse me suggère de revenir sur
les petits écrits que je lui avais consacrés en juillet 2008 à l'occasion d'une exposition qui s'était tenue au centre Georges Pompidou et qui posait, à mon sens, un certain nombre
de problèmes tant du point de vue idéologique que du point de vue du mode de présentation de ladite exposition. Je vous renvoie à cette série :
Ne pas omettre de lire les commentaires.
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Miroslav Tichý est donc devenu
définitivement silencieux. (Pour l’anecdote, en tchèque « tichý » signifie «silencieux
»). Mais il y a eu d'autres disparitions -qui pour certaines sont restées plus silencieuses- dont une que
je retiendrai pour différentes raisons, celle de Hedda Sterne, LA femme de la célèbre photographie des "Irascibles" faite par le magazine Life en 1951. Une femme parmi
les "Irascibles" (qui
comportaient dans leurs rangs Jackson Pollock, Barnett Newman, Mark Rothko, Ad Reinhardt, etc.) c'est déjà remarquable, et quelle femme !
Un n'était pas un Irascible mais plutôt un rigolo, un fantasque, un génie du trait de plume, c'était Saul Steinberg, et c'était son époux. C'est une autre raison qui fait que cette disparition m'attriste. Hedda Sterne avait cent ans. |
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photo :Portrait de Miroslav Tichý par Roman Buxbaum vers 1990 (Photo Collection Roman Buxbaum/Fondation Tichy Ocean) | photo : le célèbre portrait des Expressionistes abstraits paru dans Life Magazine en 1951, artistes connu sous le nom : les Irascibles,’ 1951. au premier plan: Theodore Stamos, Jimmy Ernst, Barnett Newman, James Brooks, and Mark Rothko; au milieu : Richard Pousette-Dart, William Baziotes, Jackson Pollock, Clyfford Still, Robert Motherwell, and Bradley Walker Tomlin; au fond : Willem de Kooning, Adolph Gottlieb, Ad Reinhardt, and Hedda Sterne. (Photo: Nina LeenTime Life Pictures/Getty Images) | ||||
photo : Saul Steinberg et Hedda Sterne posant devant un dessin de Saul Steinberg. Photographie : George Platt Lynes | |||||