vendredi 30 juin 2006

Pierre Radisic (2)

Pierre Radisic (2)
Après une interruption d'image (s) qui a duré huit jours et des raisons tout à fait sérieuses de vous abandonner, je remets le nez dans le blog et dans ma boîte à lettres et là, une belle surprise m'attend. Vous vous rappelez sans doute ma promesse de dénicher d'autres images, d'autres photographies de Pierre Radisic ? Bon, je n'ai pas eu le temps ni l'occasion mais quelqu'un l'a fait pour moi. C'est Pierre Radisic lui-même qui m'envoie cette photographie étonnante, de la même série des couples qui se ressemblent mais travaillée à la manière de 1/2 portraits verticaux réassemblés.
Je remercie Pierre Radisic pour cet envoi et je vais quand même essayer de fouiner dans mes affaires pour en retrouver d'autres...
Et ensuite on pourra passer aux triplés ?
Non, non, vraiment non. Pourtant, si l'on cherche bien, chez Diane Arbus, il y a une merveilleuse photographie de triplettes...



Commentaires

Non, non, il faut poursuivre votre blog.
Ce n'est pas un hasard si Pierre Radisic vous a adressé cette photo; c'est qu'il faut continuer !
Toujours aussi troublant ce portrait...
Commentaire n°1 posté par Lyliana le 30/06/2006 à 11h31
Chère Lyliana, ce soutien me fait plaisir mais il me fait comprendre que je me suis mal exprimé. En effet, je n'ai aucune intention de lâcher ce blog (pour l'instant, au moins) et si il y a eu une interruption d'image(s) pendant une semaine, c'est pour des raisons professionnelles : j'ai dû descendre et vivre une semaine dans la belle ville de Bordeaux et n'ai eu ni le temps ni l'occasion d'aller sur le net. En revanche, j'ai visité et vu de belles choses qui vont alimenter les futures pages de ce blog. Et certaines que j'espère surprenantes...Là où vous ne m'attendez pas ?
Je suis en train de m'apercevoir que ces petites chroniques me motivent de plus en plus.
Commentaire n°2 posté par holbein le 30/06/2006 à 13h58
Effectivement j'avais mal compris; tant mieux.
Bon week end.
Commentaire n°3 posté par Lyliana le 30/06/2006 à 16h10

jeudi 22 juin 2006

Pierre Radisic


Pierre Radisic,série Couples
1982
Punaise, la vie ça te joue des sales tours : il y en a, à force de vivre ensemble, ils finissent par se ressembler. Ou alors, c'est peut-être bien le contraire ? Tellement narcissiques ou inquiets de leur personne qu'ils cherchent l'autre, le (la) même, mais dans le sexe opposé.
Pierre Radisic a traqué ces couples qui se ressemblent. J'en ai un en réserve, le voici, et si j'en trouve d'autres (j'ai, oui, j'ai dans mes archives...) je vous les livre. Rigueur dans la prise de vue, espèce de "neutralité". C'est drôle et un peu inquiétant, non?
photographie : je vous l'ai dit, mes archives, mais, au juste je ne sais plus. Peut-être un vieux Photographie Magazine (Magazine qui a malheureusement disparu. Dommage)


Commentaires


Cela fait presque penser à des photoss anthropométriques, inquiétants personnages oui. 
Commentaire n°1 posté par Elisabeth (la dilettante) le 23/06/2006 à 00h55
La première phrase qui m'est venue à l'esprit en les voyant ; c'est "dans le nu de la vie". Je les associe mentalement aux souliers de Van Gogh (je sais que cela n'a rien à voir) où l'on perçoit la terre et au-delà, la sueur du paysan. Là on a l'impression qu'ils transpirent de l'âpreté d'un quotidien. C'est poignant parce que c'est notre condition qui est exposée.
Commentaire n°2 posté par Lyliana le 24/06/2006 à 14h55
bonsoir, vous ne seriez pas par hasard le titre de ces portraits?
merci d'avance,
A.
Commentaire n°3 posté par alix le 12/01/2007 à 18h22
Bonsoir,

je dois avouer que je n'ai pas les références exactes.
Si Pierre RADISIC peut nous contacter lui-même pour nous le dire, ce serait vraiment gentil de sa part... :-)
Commentaire n°4 posté par holb le 12/01/2007 à 18h54
Je suis un ami de pierre et je suis tomber sur ce blog par hasard, je me ferais un plaisir de lui dire de venir vous répondre...
Dans tout les cas je vous remercie de ça part pour les comentaires et pour votre passion commune de l'art sous toute ces formes!
Commentaire n°5 posté par krust-bunny le 18/07/2008 à 07h40
@krust-bunny :

j'ai failli rencontrer Pierre Radisic il y a quelques années. On s'était donné rendez-vous dans un salon à Paris et puis on ne s'est jamais trouvés...
Pierre Radisic a l'air de quelqu'un de bien ; quand vous le croisez, transmettez-lui mon meilleur sentiment.
Commentaire n°6 posté par espace-holbein le 19/07/2008 à 00h15

lundi 19 juin 2006

Vibeke Tandberg

Vibeke TandbergLiving Together (1996)

Vibeke Tandberg est d'origine norvégienne, née à Oslo en 1967.
Comment ne pas citer cette artiste lorsqu'on évoque la figure du double ?
Living Together, c'est le titre de la série à laquelle appartient cette photographie à gauche. Ces deux soeurs, ces jumelles que vous voyez ne sont en fait qu'une
seule personne : Vibeke elle même.
Il ne s'agit évidemment pas de réduire le travail de cette artiste à la fabrication de doubles numériques soigneusement exécutés. Le travail de Vibeke Tandberg est beaucoup plus complexe que ça et Living Together est une série qui fait partie d'une démarche artistique qu'elle développe depuis des années autour du problème de l'identité.

Vibeke Tandberg est connue pour ses transitions subtiles et ses mensonges à peine perceptibles. Dans Living Together (1996), le plaisir fascinant que le spectateur éprouve en échappant de justesse à la duperie est précisément ce qui l'attire. Les techniques de montage les plus élaborées ne laissent transparaître aucune "ficelle", créant l'illusion parfaite de la présence de deux personnages identiques dans le même espace photographique.
Seule la certitude intellectuelle que les deux personnes visibles sur la photographie sont l'artiste elle-même permet de démasquer le mensonge. Grâce au collage, Tandberg a la possibilité de réunir des histoires différentes sur une même image.
photographies issues du site : artnet.com

dimanche 18 juin 2006

Arbus et ses doubles

Arbus et ses doubles

Inadvertent double exposure of a self portrait and images from Times Square
N.Y.C. 1957

Dans les photographies de Diane Arbus la question du double va se manifester de différentes manières.

Cette question du double qui préoccupe l'artiste va être déclinée comme ceci :

-Photographier deux êtres singuliers, mais identiques, dans un même espace et au même moment. C'est le cas des jumelles de type monozygote dont l'une est visuellement le double parfait de l'autre (Kathleen and Coleen)
Teenage couple on Hudson street, N.Y.C. 1963 Two ladies at the automat, N.Y.C. 1966 The King and Queen of a senior citizens' Dance,, N.Y.C. 1970 Untitled, 1970
collection du
Groninger Museum
Blind couple in their bedroom, Queens, N.Y.C. 1971

qui sont représentées l'une à côté de l'autre, dans un décor vide (évacuant ainsi le moindre élément décoratif qui pourrait distraire le regard), dans la même position, de manière frontale, sans aucun artifice, si ce n'est (et ça n'est pas rien) l'exacte duplication de leur costume.

-L'autre utilisation de Diane Arbus mettant en scène le double est la photographie de couples. Or, il ne s'agit pas d'être deux, rassemblés sur une même photographie, pour indiquer le double. Lorsque l'on regarde les photographies de couples de Diane Arbus, le mimétisme est toujours présent ou cherche à forcer le regard ; qu'il s'agisse de deux hommes, de deux femmes ou bien d'un homme et d'une femme. La duplication, le bégaiement du singulier vont jouer.
Si l'on reprend les exemples cités plus haut:
1. Teenage couple on Hudson Street, N.Y.C. 1963,
(une femme /un homme) :
-une position frontale, l'un à côté de l'autre, sans hiérarchisation.
-des enfants déguisés en adultes, avec un point de vue en légère plongée comme pour indiquer la position dominante du photographe,
-la maigreur des corps qui les rassemblent et font qu'ils se ressemblent,
-l'espèce de mimétisme des visages (si l'on inversait les signes vestimentaires et les coiffures on ne saurait plus distinguer le masculin du féminin).
Le trouble que provoque cette photographie repose sur des éléments très ténus. Notons que, comme pour les jumelles, on a une absence de décor.

2. The King and Queen of a senior citizens' Dance, N.Y.C. 1970, (une femme/un homme):
-Deux corps assez semblables,
-deux positions identiques,
-deux mêmes expressions sur leur visage,
-le port des lunettes, dans les deux cas, qui donne une unité,
-des costumes à la fois identiques et complémentaires,
-un dispositif quasiment documentaire ou policier : frontalité de la prise de vue, flash puissant (avec double ombres portées parallèles et sombres, comme pour amplifier le dédoublement),
-une absence totale de décor qui vise à recentrer le regard dans la comparaison des deux figures.


3.Two ladies at the automat, N.Y.C. 1966,
(deux femmes)
Il s'agit quasiment de la déclinaison d'un même personnage même si en réalité on a affaire à deux individus différents :
-même expression,
-visages ressemblants : même coupe de cheveux, même dessin du surlignage des sourcils, boucles d'oreilles,
-même forme de chapeau (d'ailleurs un peu particulier dans les deux cas),
-même vêtement (la coupe, le motif),
-bracelet de montre,
-la cigarette arborée dans l'élan d'un même geste fonctionnant en miroir.

4. Untitled, 1970,
(deux femmes)

-même schéma corporel,
-excentricité similaire du vêtement avec "un double redoublement" d'effets vestimentaires des parties haute et basse : chapeau et chaussettes identiques,
-même hilarité,
-même bouche édentée,
-là aussi, une quasi absence de décor qui est évacuée dans l'ombre grâce à l'utilisation du flash puissant qui surexpose légèrement les sujets.

5. Blind couple in their bedroom, Queens, N.Y.C. 1970,
(un homme/une femme) :
Celle-ci est extrêmement troublante et porte plus loin la complexité dans l'implication humaine et professionnelle de l'artiste :
-le vide associé à la prégnance de leur regard les rassemble dans une ressemblance de sujets qui prennent la pose de manière ostentatoire.
Le couple, mélé dans un geste à forte connotation amoureuse, "regarde" l'objectif de la photographe sachant qu'ils ne verront sans doute jamais cette photographie. C'est, peut-être une sorte de vanité, de ce point de vue.
Le décor joue ici un rôle qui me semble important : le lit est le lieu de l'amour (en référence au geste pré-cité qui scelle le moment) mais également celui du sommeil (de la petite mort), le lieu où l'on ferme les yeux.
La lumière haute (ce rectangle violent en haut à gauche) est aveuglante pour nous qui regardons ce couple, ce double aveugle qui lui ne nous voit pas.
Ce corps unique, formé par deux, est très soigneusement architecturé : ils forment un triangle très régulier ; une sorte d'équilibre géométrique. Donc un triangle, à deux.
1 + 1 =3 . C'est, d'ailleurs, ce que dit Godard. Et effectivement, 1 image + 1 image, ça ne fait pas 2 images mais bien une troisième car la confrontation de ces deux images produit du sens en dehors d'elles-mêmes, dans la création mentale d'une troisième.
Le double réuni en une seule figure.
Et une figure qui n'est pas neutre pour un(e) photographe puisque l'artiste photographie ici la cécité. Voir constitue un essentiel : pour un photographe, comme pour un peintre, la vue est non seulement son outil mais sa raison de vivre.

-La troisième mise en scène du double dans la photographie de Diane Arbus est le procédé appelé double exposition et qui va intégrer ici l'autoportrait : deux prises de vue sont faites sur le même négatif, ce qui à la fois va créer, de manière assez aléatoire, du sens et de la poésie. Le fait d'intégrer son propre visage, en autoportrait, met en scène un univers mental, quelque chose de l'ordre de la pensée ou du rêve.

-Et enfin, la quatrième mise en scène du double est plus complexe ; c'est celle pratiquée dans la photographie Diane Arbus 5x7 double self-portrait with her infant daughter, Doon, 1945.
Ici, Diane Arbus se représente en compagnie de sa fille encore bébé qu'elle tient dans ses bras. Si la photographie n'était que cela, ce serait une photographie banale, comme celles qui peuplent nos albums familiaux. Or, il s'agit d'un autoportrait (c'est une partie du titre). La démarche consistant à s'autoportraiturer est déjà une démarche particulière (il est quand même plus simple et plus courant de demander à une tierce personne de se charger d'appuyer sur le déclencheur). C'est d'autre part un autoportrait qui intègre quelqu'un qui est sa fille et qui pourrait être considérée par Diane Arbus comme sa duplication, au moins le prolongement d'elle-même. Et enfin, ce qui constitue la partie la plus complexe, si l'on décide d'imaginer l'intention qui habitait l'artiste au moment de la fabrication de cette image : cet autoportrait est constitué de deux prises de vue différentes, réunies sur un même support, une même plaque photographique comme s'il s'agissait pour Diane Arbus de jouer sa propre jumelle, les deux identités figurant côte à côte, à l'instar du célèbre portrait de Kathleen et Coleen. Mais on est dans une abstraction puisque cette photographie présente un écart à la fois dans le temps (deux prises de vue intégrant un temps qui les séparent) et dans l'espace (deux points de vue légèrement différents).

D'autres régimes mettant en scène le double chez Diane Arbus sont à explorer ; un seul exemple, assez drôle d'ailleurs :
-la série qu'elle a faite sur les prétendus sosies, intitulée People Who Think They Look Like Other People, publiée en octobre 1969 et qui mériterait qu'on s'y attarde.



photographies extraites du catalogue Revelations, Ed. Schirmer/Mosel, München,2003
excepté Untitled, 1970, site du Groninger Museum

excepté People Who Think... :
publié dans Nova pour illustrer l'article « People Who Think They Look Like Other People »
© 1969 The Estate of Diane Arbus, LLC


Commentaires

Blind couple in their bedroom, Queens, N.Y.C. 1970

On peut aussi parler d\\\'égalité: voyants, non-voyants dans cette photo dans la mesure où dans ce type d\\\'intimité le regard n\\\'est pas le sens privilégié! Voire de supériorité si l\\\'on considère que les non-voyants développent le sens du toucher et de l\\\'odorat à l\\\'extrème!

Amazone
Commentaire n°1 posté par Amazone le 19/06/2006 à 11h53
Je suis d'accord. Je trouve cette photographie extrêmement intéressante (au delà de la charge affective) car ici, malgré les apparences, Diane Arbus nous parle d'elle.
Commentaire n°2 posté par holbein le 19/06/2006 à 14h01
Peux-tu développer "Diane Arbus nous parle d'elle"?
Commentaire n°3 posté par Amazone le 19/06/2006 à 14h51
Là, contrairement à la réponse que j'ai pu faire à la question que tu poses dans l'autre post :"Quel intérêt il y a-t-il à représenter le "double" ?", j'ai un peu plus de..."certitudes" ; ou disons, une intuition un peu plus affirmée. J'ai amorcé un peu la réponse en disant :

(...) une figure qui n'est pas neutre pour un(e) photographe puisque l'artiste photographie ici la cécité. Voir constitue un essentiel : pour un photographe, comme pour un peintre, la vue est non seulement son outil mais sa raison de vivre.

Autrement dit, un peintre qui traite de la cécité travaille intimement son champ d'activité, sa préoccupation centrale : sa raison d'être et son travail étant de regarder ou de donner des représentations de sa façon de regarder et de voir le monde.
Pieter Bruegel qui a peint La Parabole des aveugles, met en scène de manière quasiment chronophotographique des corps aveugles chutant. La parabole est évidemment morale et religieuse : celui qui ne "voit" pas, s'il les guide, entraine les autres dans sa chute. La métaphore est naturellement religieuse, l'époque et les conventions s'y prêtent : celui qui ne voit pas est celui qui n'a pas la foi. Mais, au demeurant, il s'agit néanmoins du travail d'un peintre traitant de la cécité (réelle, figurée ou métaphorique, peu importe). Et là, le sujet m'intéresse encore plus : cette préoccupation peut être traitée comme une préoccupation de peintre au 1er degré. L'outil principal du peintre, rappelons-le, ce sont ses yeux avant d'être son pinceau. La cécité serait ce qui mettrait en péril sa raison de vivre.
Donc, un certain nombre de peintres, puis de photographes et de cinéastes mettent en oeuvre des dispositifs autour de la vue et du regard, s'interrogeant eux-mêmes sur leur pratique. Pour les plus grands d'entre eux, ces dispositifs sont souvent extrêmement brillants ou simplement ingénieux et nous apostrophent, nous obligeant à reconsidérer notre manière d'utiliser nos yeux.
Commentaire n°4 posté par holbein le 19/06/2006 à 15h21
Dans certaines cultures (la persane notamment), l’artiste devait imposer à sa main de telles contraintes formées pas l’habitude et la tradition que la cécité finissait par devenir la grâce accordée par Dieu, au maître peintre véritable. On peut aussi finalement se demander si ce n'est pas le regard de l'amateur le plus important.
Commentaire n°5 posté par Amazone le 20/06/2006 à 11h59
C'est un paradoxe (pour nous) intéressant.
Tu as les références de ça ? (textes?) C'est quelque chose qui m'intéresse vraiment.
Commentaire n°6 posté par holbein le 20/06/2006 à 21h40
Mon Nom est Rouge d'Orhan Pamuk que je viens d'achever conseillée par un blogger est en plein dans le sujet. (C'est un roman dont l'action se passe à Istambul au XVIème siècle).
Commentaire n°7 posté par Amazone le 20/06/2006 à 21h53
Merci, dès que je peux, je pars à sa recherche.
Commentaire n°8 posté par holbein le 20/06/2006 à 22h02

samedi 17 juin 2006

Disfarmer

Disfarmer, photographe américain



Disfarmer : juste un clin d'oeil à Laurence...


"In the small mountain town of Heber Springs, the Arkansas artist known as Disfarmer captured the lives and emotions of the people of rural America between 1939-1945. Critics have hailed Disfarmer's remarkable black and white portraits as "a work of artistic genius" and "a classical episode in the history of American photography."


page d'accueil du site disfarmer.com
Ouah !...

photographie, children001, extraite du site : www.disfarmer.com/.


Commentaires

Ouah !!!!!

ALors là, bravo, non seulement voilà enfin Disfarmer évoqué sur un site français, mais en plus avec une image en harmonie avec les précédentes du blog !!! Merci ! merci ! (j'ai pas pu la retrouver sur le site). ça mériterait bien des fraises tagadas, mais j'ai vu que tu en avais déjà gagné quelques unes sur le site de M. Ka...
Commentaire n°1 posté par laurence le 19/06/2006 à 10h26
"gagnées"
Commentaire n°2 posté par laurence le 19/06/2006 à 10h27
Two Sisters with Veils
Celle-là de Disfarmer a tout à voir avec les doubles d'Arbus.
Commentaire n°3 posté par Amazone le 19/06/2006 à 12h02
>Laurence : grâce à toi !
>Amazone : j'avais retenu"Two Sisters with Veils" mais j'ai trouvé les deux petites finalement bien plus charmantes... Dans toute cette collection, il n'y a que ces deux photographies qui pouvaient aller dans le sens de cette logique.
Commentaire n°4 posté par holbein le 19/06/2006 à 13h07

Redrum murdeR

all work and no play makes jack a dull boy,all work and no play makes jack a dull boy,all work and no play makes jack a dull boy,all work and no play makes jack a dull boy,all work and no play makes jack a dull boy,

Jack Torrance, gardien d'un hôtel fermé l'hiver,  sa femme et son fils Danny s'apprêtent à vivre  de longs mois de solitude. Danny, qui possède un don  de médium, le "Shining", est effrayé à  l'idée d'habiter ce lieu, théâtre marqué par de terribles événements passés...
C'est bien sûr Shining de Stanley Kubrick, film dans lequel nous rencontrons ces deux fillettes. 
Ce plan est évidemment une citation de la photographie de Diane Arbus.
Dans le film, l'univers du petit garçon est peuplé
d'hallucinations. Tout est affaire de réminiscences visuelles. Nous allons également retrouver les personnages décalés,  la beauté simple et bancale, des espaces vaguement ou franchement inquiétants comme cet hôtel  parfaitement symétrique qui abrite le chaos de l’esprit  de l’artiste dément.
photographie extraite du site : http://www.archiviokubrick.it/

vendredi 16 juin 2006

Diane Arbus, double exposure

 Diane Arbus,
"double exposure"

J'ai évoqué, dans le billet précédent, cette  photographie  : "Kathleen and Coleen, Roselle, New Jersey" que Diane Arbus a prise en 1967.
J'ai une admiration sans bornes pour l'immense artiste qu'était Diane Arbus. Donc mon point de vue sera partial. Toujours partial, concernant Arbus. Là, vous êtes prévenus.
Et bien, j'ai trouvé dans le Washington Post un article de David Segal évoquant les fameuses jumelles retrouvées, trente-huit ans après. Elles posent ici en arborant cette célébrissime photographie.
photographie : Helayne Seidman - For The Washington Post


Commentaires

Ouah, je ne connaissais pas cette photo !  par contre, j'ai lu récemment une interview des parents des jumelles disant qu'ils n\aimaient pas du tout cette photo, parce que jamais leurs deux fillettes n'avaient ressemblée à l'image d'Arbus !!!!
bon, là, il y a tous mes photographes préférés : le prochain c'est Disfarmer ;-)  ???
Commentaire n°1 posté par laurence le 16/06/2006 à 23h31
je corrige "ressemblé"
Commentaire n°2 posté par laurence le 16/06/2006 à 23h32
ah ben oui, le père dit la même chose sur le site auquel tu renvoies : désolée :-/
Commentaire n°3 posté par laurence le 16/06/2006 à 23h47
Je l'ai découverte il n'y a pas longtemps.
Cela dit, il y a maintenant une catégorie de photographies sans aucun intérêt du point de vue artistique qui est celle du "10 ans après" ou "30 ans après", ou nous avons retrouvé la ou le qui...
Ca ne peut être l'apanage que des tirages célèbres : se rappeler "Le baiser de l'hôtel de ville" de Robert Doisneau, ou du "Jeune homme"de Gondeville de Paul Strand, ou encore de la célèbre pacifiste de Marc Riboud.
Commentaire n°4 posté par holbein le 17/06/2006 à 09h54
J'avais vu cette photo lors d'une expo (un peu trop fourre-tout) à la fondation Cartier, en 1996, sur le thème de la gémellité (horrible mot). Le catalogue (partiel) de l'expo, à été publié par Actes Sud :"Double vie/Double vue".
Commentaire n°5 posté par théo le 18/06/2006 à 19h08
C'est vrai que formellement, ces photos "X ans après" ne sont pas très intéressantes, mais leur rapport au temps demeure fascinant. J'en avais parlé un jour avec Ronis, qui se disait très touché lorsqu'il retrouvait  ses modèles plusieurs années après (sauf devant les tribunaux pour de sombres affaires de droits, mais c'est une autre histoire...). cf. également les autoportraits de Roman Opalka...
Commentaire n°6 posté par laurence le 19/06/2006 à 10h18
>Théo : c'est exactement là, dans cette exposition de la Fondation Cartier, que j'ai vu pour la première fois un vrai tirage d'une photographie de Roger Ballen (de cette photographie). C'était très impressionnant. J'en connaissais d'autres par l'Internet. Mais un tirage argentique réel, c'est autre chose. Je suis d'accord avec toi : les expos de la Fondation sont souvent un peu fourre-tout (la thématique est vaste) mais l'avantage, comme ils ont de l'argent, c'est que ce qu'on y voit vaut réellement la peine. J'avais apprécié, cette année, "J'en rêve" (qui a été critiquée...) Mais également celle sur Ron Mueck qui était extraordinaire.
>Laurence : c'est juste. Le passage du temps. Tu en fréquentes d'autres des "vieux messieurs" de cette trempe ?
;-)
Commentaire n°7 posté par holbein le 19/06/2006 à 14h15
>Laurence : j'avais oublié, pour la référence que tu fais à Opalka. Je pense que c'est à la fois ça, et autre chose. C'est une entreprise impressionnante, gigantesque, avec une implication où l'engagement est total.
J'ai, moi aussi, rencontré de "vieux messieurs", comme Opalka, par exemple, qui nous avait dit : "je suis le seul peintre qui ne refait jamais deux fois le même tableau" !
Commentaire n°8 posté par holbein le 19/06/2006 à 14h22
Bien sûr, l'oeuvre d'Opalka implique un engagement plus grand que les photos "perdus de vue"... C'est peut-être l'équivalent pictural/photographique/sonore de la Recherche de Proust ? Pas le temps de développer, je commence mon périple parisien : 1ère expo dans 1/2 heure !!
pour Ronis : j'en rencontre pas beaucoup de "vieux messieurs" comme lui,  hélas, sont tous morts... pfff ! Mais Ronis, quelle belle rencontre :-)
Commentaire n°9 posté par laurence le 19/06/2006 à 15h47
justement, je l'ai vu Opalka, à l'expo Force de l'art. dommage ce trait rouge à la c.. qui empêche de s'approcher. On voudrait voir les numéros comme on écoute un souffle.
Commentaire n°10 posté par laurence le 01/07/2006 à 23h22
Tout à fait. C'est un exemple des contradictions, du manque d'exigence dans la présentation et la mise en espace des oeuvres de cette exposition. Je le mentionne dans le billet La Force de l'art : Séchas et ses chats...(6) :
http://espace-holbein.over-blog.org/archive-06-01-2006.html

L'oeuvre de Roman Opalka est importante et exigeante. Cette toile est récente et, en conséquence, Opalka arrive à un point qui le contraint à peindre quasiment blanc sur blanc. On ne peut voir ce qu'il y a sur la toile que si l'on s'approche ; et si l'on s'approche, on déclenche les systèmes de sécurité !
Commentaire n°11 posté par holbein le 02/07/2006 à 09h40
et moi j'apprécie l'euphémisme : "Opalka arrive à un point' ! Désolée pour le doublon, j'avais pas vu (oublié)...
Commentaire n°12 posté par Laurence le 02/07/2006 à 13h59
Hier j'ai vu le navet qui est censé parler de la relation au modèle de la photographe Diane Arbus. Le film n'apporte rien, évitez-le !
Commentaire n°13 posté par Amazone le 11/01/2007 à 11h14
>Amazone : bon, c'est bien dommage (mais je m'en doutais un peu).
Je vais y réfléchir car je suis tout de même curieux de savoir comment on peut parler de Diane Arbus.
Merci quand même.
Commentaire n°14 posté par holb le 11/01/2007 à 20h30

Diane Arbus, double autoportrait

Diane Arbus,
Double Self-Portrait
With Infant Daughter, Doon,
1945
Diane Arbus fait un autoportrait avec sa fille Doon. Il s'agit d'une double prise de vue, faite à la chambre, sur une plaque unique
(observer les contours du tirage). Ce n'est pas une photographie de type stéréoscopique comme il en existait au début du XXème siècle : les deux vues sont différentes donc un temps s'est écoulé entre les deux prises.
Les deux points de vue ne sont pas identiques non plus. Et pourtant le support unique va rassembler ces deux moments. Quelle peut bien être la motivation de l'artiste ? L'autoportrait, le self-portrait fait référence à soi, à l'unique, à l'unité de l'auteur. Diane Arbus dans cette photographie se présente comme la "jumelle" d'elle-même, au delà du fait qu'elle se représente avec sa fille qu'elle considère sûrement comme son double.
La forme de cette oeuvre en dit long sur cette préoccupation qu'avait la photographe du problème du double, du bégaiement de l'image et de l'individu.
D'autres photographies de Diane Arbus en portent les stigmates.
photographie empruntée au site : http://faculty.lacitycollege.edu/auerbala/Arbus/Arbus.html

jeudi 15 juin 2006

Roger Ballen, noir et blanc

Rogen Ballen,
la photographie et le double

Une exposition vient de se terminer
le 21 mai 2006 : celle du photographe sud-africain, Rogen Ballen. C'était à la Bibliothèque Nationale de France, sur le site Richelieu.

Ce travail est fascinant pour toutes sortes de raisons et il y aurait tant à dire sur chacune de ces photographies ainsi que sur l'ensemble de ce corpus constitué d'oeuvres si particulières et que nous découvrons année après année.
Les hommes et les femmes que cet artiste photographie sont des Africains, mais blancs (essentiellement) ; et des blancs pauvres. Ce qui n'est pas si courant en Afrique. Ces êtres à la marge occupent des corps généralement dégradés à l'instar du décor dans lequel Roger Ballen les fait poser. Ces corps sont tordus ou vautrés mais le dispositif du photographe fait qu'ils sont systématiquement en harmonie parfaite avec ce qui les entoure.
Le bestiaire qui habite ces images appartient lui-aussi à un registre très décalé : lapin paraissant empaillé, chiots quasi foetus, poulets morts, rats, dinosaure en plastique ou porc de compagnie sur les genoux d'un homme qui lui ressemble étrangement, comme s'il était son double.
Et justement, ce thème du double traverse de manière trouble les images si étranges de Ballen; la photographie qui ouvrait véritablement l'exposition était celle intitulée "Dresdie and Casie, twins" (en haut), 1993. Le ton est donné : deux hommes jumeaux, au regard absolument inquiétant, aux oreilles démesurément décollées, la bave coulant de leur bouche, maculant ainsi leur chemise déjà sale, sont photographiés côte à côte, plantant sauvagement leurs yeux dans les miens. Le tirage photo est très grand et d'une grande qualité. L'effet de présence, dû à la frontalité est radical.
Il faut dire que dans le sas de cette exposition était présentée "Cathleen and Coleen, Roselle, New Jersey", la célèbre photographie de Diane Arbus représentant deux fillettes, elles-mêmes jumelles, et également de manière frontale. La fraîcheur du visage de ces fillettes ne parvient pas, toutefois, à débarrasser cette image d'un vague côté tératologique, tant le double est parfait, les robes sont noires et identiques et la frontalité de la pose fonctionne comme une barrière. Les images du double, notamment en photographie (qui est déjà le médium du double), occupent une place très particulière et savent déranger et perturber comme aucune autre.
Le double aurait-il la vocation de créer des monstres?
photographie des jumeaux extraites du site de la BNF
photographie de l'homme au cochon extraite du site de la galerie de Robert Klein
photographie de Diane Arbus extraite du site Artnet



Commentaires

De manières différentes mais très troublantes, les photographies que vous nous donnez à voir dans ces deux derniers billets nous interpellent fortement.
Par une non conformité par rapport à ce qu'on attendait qu'ils fussent ? J'espère toujours me défaire de cette projection qu'on peut opérer sur les êtres , de ces "préjugés" en fait (je pense à Mondrian; trop sage)...pas si facile d'être "large d'esprit"...
Commentaire n°1 posté par Lyliana le 16/06/2006 à 11h32
C'est vrai qu'on va peut-être chercher "la conformité" dans la photographie (censée être fidèle, "vraie", etc.) et le double nous renvoie à nous-mêmes et à une autre complexité.
Commentaire n°2 posté par holbein le 17/06/2006 à 09h59
La question qui clos ce bilet pourait être "doublée" de: Quel intérêt il ya -t'il à représenter le "double" ?
Commentaire n°3 posté par Amazone le 19/06/2006 à 14h59
marde j'ai lâcher une faute d'orthographe indigne.
Commentaire n°4 posté par Amazone le 19/06/2006 à 15h02
Quel intérêt il ya -t'il à représenter le "double" ?

Quel intérêt d'aller faire un autoportrait?
etc.
La question est difficile. Je pars d'un constat, d'un truc récurrent, et puis après, il faut se dire que les choses ne sont pas aussi simples (même dans la tête de l'artiste). Mais le constat est indéniable.
Commentaire n°5 posté par holbein le 19/06/2006 à 15h12
Ces jumeaux D&C me font penser à Benji, du Bruit et la Fureur de Faulkner. Le double de Benji c'est-y Absalom?
Commentaire n°6 posté par Amazone le 20/06/2006 à 17h44
Côté Faulkner ; c'est juste. Description du rustre, de l'enraciné...
Commentaire n°7 posté par holbein le 20/06/2006 à 21h43
vu à la librairie de la MEP plusieurs bouquins sur le sujet ; j'ai retenu : "l'ère du double, acte du colloque sur la gémellité " (avec une très belle photo en couverture) organisé par la MEP, justement, et un livre  photo, "jumeaux et jumelles" (photos pas terribles...) sur le même thème... pour ma part, j'ai un frère jumeau : c'est plutôt les "sans" qui me paraissent étranges ;-)
Commentaire n°8 posté par laurence le 01/07/2006 à 23h37
J'apprécie l'inversion du regard ou du point de vue : "c'est plutôt les "sans" qui me paraissent étranges" !... On a toujours à apprendre en le pratiquant.
Je ne connais pas les livres dont tu parles: j'irai faire un tour à la MEP.
Commentaire n°9 posté par holbein le 02/07/2006 à 09h09
Beautiful exhibition of photographer Roger Ballen at BNF, Paris. Caroline-Christa, Paris
Commentaire n°10 posté par Caroline-Christa Bernard le 31/07/2008 à 21h08

mercredi 14 juin 2006

Arnold Newman, photographe

Arnold Newman,
photographe et portraitiste
Portrait de Piet Mondrian, peintre.
Pour qui a en mémoire la peinture de Mondrian, ce portrait est extrêmement rigoureux et très amusant à la fois.
Cette photographie très composée, architecturée à l'excès, frisant même la caricature a été faite par un grand photographe américain qui vient de mourir : Arnold Newman.
C'était un signe distinctif du style de Newman de tenter d'approcher au plus près de la représentation que l'on se faisait des hommes et femmes célèbres qu'il photographiait. Cela donnait souvent une esthétique très graphique, comme celle des portaits de Tony Smith ou de Stravinsky, de Marcel Duchamp ou bien encore de Martha Graham. Une façon non conventionnelle où l'on sentait qu'il était nécessaire pour lui de faire passer autre chose que la simple identification d'un visage déjà connu.
Né à New York en 1918, Newman est formé à l'académie des Beaux-Arts de Miami, où il étudie la photo. Très vite, il se spécialise dans le portrait. Nommé directeur de studio à West Palm Beach en Floride, il ouvre son propre studio en 1941, quelques mois après sa première exposition. C'est un grand succès.

En 1947, le magazine "Life" lui commande sa première couverture. Cinq ans plus tard, le même journal lui demandera de photographier les candidats à la présidence des Etats-Unis. Le photo-journalisme fait connaître Newman au grand public, bien qu'il ne se reconnaisse pas dans la profession de reporter et lui préfère celle d'artiste.

On reconnaît aisément le travail de Newman. Localiser le sujet dans son environnement pour mieux le définir, voilà la signature de l'artiste. Un meuble, un cadre de vie, un accessoire suffisent parfois à illustrer le personnage. De Stravinski à Picasso en passant par Françoise Sagan, ils sont nombreux à s'être prêté au jeu du photographe.

En 1957, Newman reçoit le prix du photo-journalisme de l'université de Miami. Des récompenses, il en recevra d'autres au cours de sa carrière, avant de faire sa première apparition aux rencontres Internationales d'Arles en 1980.

En 1999, double consécration : il fête son cinquantième anniversaire de mariage avec Augusta et inaugure l'exposition "Arnold Newman's Gift" à New York, retour une carrière longue de plus d'un demi-siècle. Cette année là, c'est Bill Clinton qui passe devant son objectif.

En 2002 nous avions eu la chance de voir une grande exposition de photographies d' Arnold Newman à Paris, à l'hôtel de Sully.
(ces quelques lignes de sa biographie sont d'ailleurs extraites de la présentation de cette exposition).
photographies empruntées au site : http://www.digitaljournalist.org/issue0312/an_index.html



Commentaires

dans un esprit un peu similaire - même si Mondrian n'apparaît pas : la magnifique photo de Kertesz :
http://www.libraryartshop.com/perl/frView?artID=62644&choose=1&view=1&collectionID=9990
très chouette ce blog (même si ça manque un peu de carambar à gagner...). Ca m'a convaincu d'aller faire un tour au Grand palais !
Commentaire n°1 posté par laurence le 14/06/2006 à 19h48
Oui, très belle photographie de Kertesz qui est un artiste que j'aime. Il faut regarder "Paris de nuit"...Très beau.
Et Mondrian, quelqu'un de fascinant aussi (on ne connaît, ou plutôt on identifie Mondrian uniquement grâce à ses "toiles cirées" mais lorsqu'on regarde son cheminement, c'est passionnant, notamment la série sur les arbres).
Merci pour tes compliments au sujet du blog. Je n'en suis pas encore au stade "carambar"...
Commentaire n°2 posté par holbein le 15/06/2006 à 08h55
vite, enlève le commentaire précédent, Paris de nuit, c'est Brassaï !!
ça mérite pas un carambar, ça non plus ?
Commentaire n°3 posté par laurence le 15/06/2006 à 15h44
La bourde ! J'ai avalé mon carambar de travers... Aujourd'hui, il m'arrive que des trucs tordus. J'aurais mieux fait de rester au lit.
Et pourtant, Brassaï et Kertesz, je les connais bien.
Esprit brumeux, loin, loin de moi !
Je décide de laisser mon commentaire. J'assume (shame on me!).
Commentaire n°4 posté par holbein le 15/06/2006 à 16h52
erreur pas si honteuse : même s'il s'en défendait, Brassaï a été très influencé par son compatriote, ce que l'on devine dans ses "lettres à mes parents" qui ont été rééditées il y a peu. D'ailleurs, à l'époque où Brassaï gagnait sa vie comme journaliste, c'est Kertész qui, à plusieurs reprises, a illustré ses articles. Quand Brassaï en a eu assez de verser une partie de son salaire au photographe, il a acheté un appareil. Pas pour faire de l'art (il était venu à Paris pour devenir peintre) mais pour gagner un peu plus d'argent pour vivre. A la même époque que Paris de nuit, Kertesz publiait, lui, un livre intitulé "Paris."

Oui, je donnerai mes impressions sur Godard : séjour à Paris la semaine prochaine, avec au programme : godard, grand palais et l'expo de Chaissac, pour laquelle j'ai eu une invit, chouette !
Commentaire n°5 posté par laurence le 15/06/2006 à 18h41
Merci Laurence au grand coeur de voler à mon secours !
J'attends tes impressions sur voyage(s) en utopie. Je vais retourner la voir car elle a sûrement déjà changé.

Je mets un post sur un autre photographe (Roger Ballen) que j'aime nettement plus que Newman. Tu as eu l'occasion de voir cette expo ?
Commentaire n°6 posté par holbein le 15/06/2006 à 22h15
arg... non, j'ai acheté le photo poche, mais je n'ai pas vu l'expo... je le regrette encore ! Pour moi, c'était peut-être l'expo photo la plus intéressante de cette année. Et va savoir pourquoi, au lieu d'aller la voir, je suis allée au vernissage de l'expo sur la photo engagée, à la bnf, toujours, mais sur l'autre site. en fait, je sais, c'est parce que je croyais naïvement qu'une invitation pour un vernissage à la BNF, ça impliquait qu'on pouvait manger et boire sur place ;-) Mais rien : les vernissages en province, y a pas mieux ! Bref, l'expo sur la photo engagée est vraiment mauvaise (je trouve), à la fois pour ce qui concerne l'accrochage et le choix des photographes - sans parler de cette idée stupide d'ajouter le portrait  de chaque photographe exposé. Le lendemain, j'ai acheté les Mythologies de Barthes, pour relire ce qu'il disait 50 ans plus tôt sur la photo engagée. Toujours d'actualité, hélas, en tout cas pour cette expo. Bref, je suis bien contente que tu aies fait un post sur Roger Ballen ! Je le lirai demain soir, je suis un peu crevée ce soir...
Commentaire n°7 posté par laurence le 16/06/2006 à 00h00

mardi 13 juin 2006

Boltanski et les cadavres

Questions pour tous,
secrets pour chacun

Cruauté du choix
J’ai fait un livre entièrement imprimé en papier d’argent, recouvert de cette matière que l’on utilise pour les tickets à gratter. Si l’on choisit de gratter apparaisent des images de cadavres découpés en morcaux. A chacun de décider de découvrir ou non ces atrocités. De garder le beau livre en argent sans images, ou l’horrible recueil de tortures.
La responsabilité est rendue au spectateur. Cela m’intéressait de travailler sur l’envie et le refus. Je n’ai jamais voulu montrer aucune photographie de cadavre pour une question de moralité.

Déclaration de Christian Boltanski,
Cahiers du cinéma, N°607, déc 2005, p27

lundi 12 juin 2006

Les Environne(mental)es

Les « Environnementales» biennale d'art contemporain
« dans » et « avec » la nature,
du 6 mai au 2 juillet 2006.
Parc paysager de TECOMAH
Jouy-en-Josas (Yvelines)
 

Les voilà ces oeuvres rouges. J'allais appeler ça des sculptures. Mais, non. On ne peut pas appeler ça des sculptures ; finalement, c'est quoi une sculpture ? Un truc autour duquel on peut tourner. Oui. Là aussi on peut tourner autour ? Oui. Alors c'est une sc...Je te dis que non ! C'est plutôt comme une peinture : on ne peut la voir que d'un seul côté. Alors ? Bon. Définition de la sculpture ? Tu vois, il y en a une que j'aime bien, c'est celle de Barnett Newman : "La sculpture c'est ce contre quoi l'on se cogne quand on se recule pour regarder un tableau".
-Tu cherches à m'en mettre plein la vue avec Barnett Newman ; c'était un intégriste ! Excepté la peinture, il y avait rien d'autre, pour lui.

Ces taches rouges dans l'herbe, il a appelé ça "Jardin secret", Miguel Engada.  
Miguel Engada C'est la reproduction des tests de personnalité de Rorschach (ce fameux psychiatre suisse) afin que chacun conçoive son jardin personnel, son jardin secret...
-T'es vraiment un romantique, toi, pour aimer ça.
Amel Bennys Là, tu peux pas vraiment saisir ; tu te dis c'est bancal, mal foutu, etc. Alors justement, lis le titre de l'oeuvre : "Encore un peu debout" Ca y est ? C'est fait exprès. Et en plus, l'herbe : elle était rose !
Marion Galut Jardin caché. Oui, c'est le titre. Et c'est très bien caché car en arrivant sur le site (le plan de la lionne en mains) tu ne vois RIEN ! Tout est enterré : des roses coupées, dans des cylindres sous terre. Changées tous les quatre jours.

Shigeko Hirakawa C'est Le toboggan des dieux : accroché entre deux arbres, sur le sommet d'une colline. Ce toboggan suggère l'itinéraire du Dieu du jardin et du Dieu du soleil. Un tunnel de 50 m de tissu qui se balance au gré du vent.
-Alors, si tu comptes bien, dans ton gymkhana, il nous en manque trois.
-Yes. Les voilà :
Ce travail, Des gestes, un parcours, a été fait par une artiste du nom de Francine Larivée, et avec un nom comme ça, tu comprends qu'elle est canadienne. L'ensemble du projet un un "work in progress" comme on dit par chez nous. In situ qui implique une lecture des signes et des traces d'une histoire enfouie révélés par le site, au fur et à mesure de l'évolution du projet (c'est ce qu'elle explique sur le site de l'expo).

Là, j'ai trop marché. Fatigué. Les autres, les deux qui restent, tu iras les voir toi-même. Il y en a un qui s'appelle Lit d'arbre tu peux l'essayer. C'est marrant.C'est Christophe Gonnet qui l'a fabriqué. Le Lit d'arbre est un instrument en acier qui permet à l'usager de s'allonger perpendiculairement au tronc de l'arbre sur lequel il est fixé. Le corps couché, en suspension au-dessus du sol, devient un prolongement de l'arbre.
Et puis le dernier c'est Le potager du fou de
Jacques Leclercq-K
Sur un aménagement de balles de débris de canettes compressées jaillissent herbes, fleurs et légumes plantés avec attention, à l'image décalée d'un jardin médiéval. Ironie plutôt que nostalgie, assure l'auteur.

Les Environne(mental)es c'est bien pensé, pas si mental que ça finalement. Très physique.
Tu rentres chez toi et tu dors bien.

-Au fait, t'as cherché à m'en mettre plein la vue avec ton Barnett Newman et son vieux jeu de mots sur la sculpture. Alors, tu l'as toujours pas la définition ? C'est le grand Bataille qui disait : Un dictionnaire commencerait à partir du moment où il ne donnerait plus le sens mais les besognes des mots. Bingo !

photographies de l'auteur




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L'Art environnemental et le Land Art ont maintenant leur Portail: http://www.landarts.fr/ Retrouvez les artistes actuels de l'Art dans et avec la Nature.
Commentaire n°1 posté par Portail du Land Art le 12/07/2009 à 14h21