mardi 31 octobre 2006

Thomas LÉLU . bis

Manuel de la photo ratée
mots et noms

D - LA PHOTO-TEXTE
Ne pas hésiter à photographier les sites protégés et à y intégrer les panneaux d'information et de prévention.
En effet, une photo n'est jamais assez informative. Selon les préceptes des plus grands photographes de presse : «il ne faut jamais montrer une photo sans légende». (cité par Myr Muratet/photographe)
L'originalité de ce cliché provient du panneau d'information rectangulaire dont la blancheur se découpe nettement sur le paysage de campagne à l'arrière-plan. Le texte qui informe le promeneur se lit alors naturellement et l'ensemble de la pancarte peut rappeler une étiquette collée sur l'image. Par ailleurs, la forme rectangulaire étant quasiment homothétique au format de la photo, cela donne un effet optique intéressant.

Thomas Lélu
MANUEL DE LA PHOTO RATÉE, p 74
 Thomas Lélu aborde la photographie avec beaucoup d'humour. Dans ce MANUEL DE LA PHOTO RATÉE, il  dresse un panorama de tout ce qui fait une «photo ratée» : le bougé, le flou, le doigt devant, les yeux rouges, la tête coupée, l'objet passant dans le champ, la sousexposition, la photo confuse, etc.
Présentation de Paris-art :


Né en 1976 à Seclin, Thomas Lélu vit et travaille à Paris.
Avec son Manuel de la Photo ratée (Al Dante, 2002) et ses Récréations (Léo Scheer, 2003), c’est d’abord par le biais du livre, de collages d’images récupérées et de commentaires déplacés que l’artiste Thomas Lélu a donné forme à son humour potache, limite décervelé, à son goût de l’absurde contemporain, à son entreprise de renivellement des formes hautes et basses de la culture. Il publie également à la rentrée 2005 un roman au titre éloquent : Je m’appelle Jeanne Mass.

. . . . .
Le travail de Thomas Lélu était présenté l'an passé dans le cadre de l'exposition "J'en rêve" à la FONDATION CARTIER. Il était parrainé par Claude Closky.
liens Thomas Lélu :
*
photographie
* article sur le Manuel de la photo ratée, Synesthésie
* interview de Thomas Lélu, ensad
* l'éditeur Léo Scheer
* les textes de Thomas Lélu chez Léo Scheer
* actualité : exposition Thomas Lélu à Gennevilliers
photographie : MANUEL DE LA PHOTO RATÉE ©Thomas Lélu  Éditions Al Dante, Léo Scheer, 2002, p 74

lundi 30 octobre 2006

Thomas LÉLU

Manuel de la photo ratée
mots et noms
1- LES ACTIONS ET LES ATTITUDESC - LA PHOTO AVEC PORTÉE



Offrir 16 kg de croquettes de boeuf à un proche puis le photographier avec son présent. On peut remplacer les croquettes par du terreau voire des parpaings.

 Lors d'un déménagement, quand tous les meubles et les cartons transitent de la maison à la fourgonnette et vice-versa, on se retrouve dans des situations insolites. L'homme porte un carton qui doit contenir des livres ou des cassettes vidéo mais seule l'inscription portée en rouge focalise l'attention : «tendres croquettes au boeuf», ce qui, associé au sourire sympathique du déménageur, rend l'image pittoresque et amusante.

Thomas Lélu
MANUEL DE LA PHOTO RATÉE, p 63
 Thomas Lélu aborde la photographie avec beaucoup d'humour. Dans ce MANUEL DE LA PHOTO RATÉE, il  dresse un panorama de tout ce qui fait une «photo ratée» : le bougé, le flou, le doigt devant, les yeux rouges, la tête coupée, l'objet passant dans le champ, la sousexposition, la photo confuse, etc.
Présentation de Paris-art :

Né en 1976 à Seclin, Thomas Lélu vit et travaille à Paris.
Avec son Manuel de la Photo ratée (Al Dante, 2002) et ses Récréations (Léo Scheer, 2003), c’est d’abord par le biais du livre, de collages d’images récupérées et de commentaires déplacés que l’artiste Thomas Lélu a donné forme à son humour potache, limite décervelé, à son goût de l’absurde contemporain, à son entreprise de renivellement des formes hautes et basses de la culture. Il publie également à la rentrée 2005 un roman au titre éloquent : Je m’appelle Jeanne Mass.
 
. . . . .
Le travail de Thomas Lélu était présenté l'an passé dans le cadre de l'exposition "J'en rêve" à la FONDATION CARTIER. Il était parrainé par Claude Closky.
liens Thomas Lélu :
* article sur le Manuel de la photo ratée, Synesthésie
* interview de Thomas Lélu, ensad
* l'éditeur Léo Scheer
* les textes de Thomas Lélu chez Léo Scheer
* actualité : exposition Thomas Lélu à Gennevilliers
photographie : MANUEL DE LA PHOTO RATÉE ©Thomas Lélu  Éditions Al Dante, Léo Scheer, 2002, p 62

dimanche 29 octobre 2006

Pontus HULTEN

Pontus Hulten



Pontus Hulten hors cadre
 L'inventeur du musée «moderne» est décédé jeudi à 82 ans.
Par Gérard LEFORT
article du quotidien Libération : samedi 28 octobre 2006


Pontus Hulten, né Carl Gunnar Pontus Vougt Hulten en juin 1924, mort dans  la nuit du 25 au 26 octobre, était au physique une importante stature de  Suédois moustachu. Au figuré, il était encore plus baraqué, tant sa carrière  fut synonyme de très grande carrure de l'art contemporain. Défricheur  inventeur, fédérateur, tous ces qualificatifs sont adéquats mais n'arrivent pas à cerner les variations de son intense activité.
Pour les Suédois, il restera le directeur du Moderna museet de Stockholm, qu'il dirigea de 1957 à 1972. Le petit musée devient vite grand, quand Pontus Hulten y invite la fine fleur à peine éclose du «nouveau réalisme» (Tinguely, Saint Phalle...) et de l'art cinétique (dès 1955 dans la galerie parisienne de Denise René, il signait avec Vasarely une expo intitulée «le Mouvement»).
Happenings. Mais c'est dans son «art d'exposer» qu'il innove : des manifestations qualifiées à l'époque d'expérimentales. Dans «le Musée de vos désirs», il fait participer le public au choix de la collection. Dans «Sculptures pour aveugles et non aveugles», on tâtonne les oeuvres dans le noir et le catalogue est imprimé en braille. Dans «American Pop-Art, 107 formes d'amour et de désespoir» (1964), le ballet de Merce Cunningham danse au milieu de sculptures, John Cage joue du piano devant un tableau de Sam Francis, tandis que Rauschenberg donne des happenings. Par son truchement arrivèrent aussi à Stockholm les peintres américains d'avant-garde (dont Jasper Johns en 1961), ou Bacon en 1965.
Mais pour les Français et, en tête, les Parisiens, Pontus Hulten rime avec Beaubourg. Appelé en 1973 par Robert Bordaz pour diriger le musée d'art moderne du centre Pompidou, Pontus Hulten va comme de coutume déborder du cadre en réalisant de 1977 à 1979 les trois glorieuses de l'exposition temporaire : «Paris-New York», «Paris-Berlin», «Paris-Moscou». Mémorables tant elles bousculaient les traditions de la monographie avachie, ou de la thématique factice. Pionnier aussi dans sa façon de fédérer tous les départements d'un musée d'art moderne (cinéma, bibliothèque, design, architecture, revues parlées), Pontus Hulten déclarait :  «Les expositions sont la vie d'un musée, la collection en est la colonne vertébrale.» A Beaubourg, il va poursuivre sa politique pointue d'acquisitions, tout en maintenant le lien de ses amitiés : le fameux bassin du plateau Beaubourg où tournicotent les sculptures du couple Tingely-Saint Phalle doit beaucoup à son obstination.
Haut vol. Quant au souci du public qui ne fut jamais celui de la démagogie, on doit aussi à Pontus Hulten, entouré il est vrai d'une équipe de choix (François Barré, Françoise Cachin, Germain Viatte...), que le Centre ouvre ses portes jusqu'à 22 heures (une révolution !). Ultérieurement, il dirigea le Museum of Contempory Art de Los Angeles, puis devint directeur du Palais Grassi de Venise pour deux expos de haut vol : «les Futurismes» en 1985 et «Archimboldo» en 1986.
En 1990 on le retrouve au Kunst und Ausstelung à Bonn, puis en 1994, à la direction artistique du Musée Jean-Tinguely de Bâle. Le musée fut la grande passion de Pontus Hulten sous la seule condition qu'il soit  «un véritable instrument critique doué de sens». Une modernité plus que jamais à méditer.

 article du quotidien Libération : samedi 28 octobre 2006
 

Duane MICHALS

Les neuf erreurs
mots et noms
«There are Nine Mistakes in This Photograph, Can You Find Them? »
Image: (16.8 x 25.4 cm). ensemble: (40.3 x 50.1 cm).
Signée, titrée, numérotée 4/25 et annotée avec les réponses, à l'encre, dans la marge.

Titre de la photographie : «There are Nine Mistakes in This Photograph, Can You Find Them? » (Il y a neuf erreurs dans cette photographie, peux-tu les trouver ?),  1989
.
Les mots : passage obligé ? Les images nous obligent-elles à nommer les choses ?
.........
Duane Michals a l'habitude d'écrire en regard de ses photographies. Les mots sont importants. Ils font partie de l'oeuvre.
Photographe américain important, né en 1932. Problème d'identité lié à ce prénom que sa mère lui a donné et qui était celui d'un autre petit garçon (voir la biographie établie par Renaud Camus, en lien).
   
liens Duane Michals :
* biographie par Renaud Camus
* Photography Temple, petit portfolio sur Duane.
* séquence photographique étonnante : "les choses sont bizarres" (1)
*
séquence photographique étonnante : "les choses sont bizarres" (2)
* PDN Gallery : des photographies et des vidéos e Duane
* site-forum autour de Duane Michals (en grec...) mais beaucoup d'images.
* le "wiki" sur D.M
* encore une page avec des photographies de Duane (en anglais)
* un petit texte sur Duane (en français) du Musée des Beaux-Arts du Canada

samedi 28 octobre 2006

Andres SERRANO

   Martyre
mots et noms
History of Sex (Martyr), 1995
Color coupler print.
40 x 32 ½ in. (101.6 x 82.5 cm).
Signed, titled and numbered 4/7 in pencil on the reverse of the flush-mount.
ESTIMATE: $ 10,000-15,000
Andres SERRANO
Paula Cooper Gallery, New York
 Andres SERRANO : sexe-religion-mo(r)ts  et  martyre de la parole
liens Andres Serrano :
* biographie
* artnet
* Serrano dans les musées du monde
* interview

Paula Cooper Gallery

vendredi 27 octobre 2006

JARRY

Merdre
mots et noms
Père UBU : Merdre!
Mère UBU : Oh! voilà du joli, Père Ubu, vous estes un fort grand voyou.
Père  UBU : Que ne vous assom'je, Mère Ubu!Mère UBU : Ce n'est pas moi, Père Ubu, c'est un autre qu'il faudrait assassiner.Père UBU : De par ma chandelle verte, je ne comprends pas.
Ubu roi, Acte I, scène 1 (1896), Alfred Jarry
L'image sereine au contenu extravagant que tu peux voir en haut à droite, lecteur, n'est pas une invention du Père UBU. C'est ni en Pologne, ni nulle part mais en Loire-Atlantique.
photographie de Merdre : ©Laurence P. (autorisation, pour une diffusion sur le support internet. La présente cession est faite à titre gratuit...)
photographie de gauche, tu l'as reconnu : c'est Alfred sur son vélo. (mais alors là, je ne sais plus où j'ai cueilli cette image ; ? )
liens Alfred Jarry :
* bio
* Jarry sur wikipedia
* Alfred Jarry 2007
* un texte d'Hubert Juin : Jarry et la littérature de son temps
* un annuaire des lieux
* UBU roi, Bnf
* texte d'UBU roi



Commentaires

YEAHHHH !! Trop fort avec le contour rose !!!!! De par ma chandelle verte, j'adore ;-)
Commentaire n°1 posté par Laurence P le 27/10/2006 à 19h00
J'allais pas le faire en vert...
Merci Laurence pour cette fameuse trouvaille !
Commentaire n°2 posté par holbein le 27/10/2006 à 22h47

jeudi 26 octobre 2006

Le cow-boy et le doigt de Dieu

  Christian Boltanski
mots et noms
Missing house Un jour (une nuit peut-être), trois maisons. Les mêmes. Ca se passe à Berlin dans le quartier “Mitte”. Un avion survole la Grosse Hamburger Strasse où pas mal de juifs habitent. Manque de chance, l’épisode se déroule pendant la deuxième guerre mondiale, à la fin, en 1945.
Dans l’avion : un Américain. Il lâche ses bombes. Dessous, trois maisons, je t’ai dit. Les trois mêmes, sagement alignées. Une de ces saloperies tombe, pile dessus. La première maison, elle a rien, la troisième, elle a rien non plus. Celle du milieu, elle a tout pris : écroulée, anéantie, disparue. Pourquoi celle-ci ?

«Le doigt de Dieu», c’est Boltanski qui l’évoque dans sa vidéo concernant l’oeuvre qu’il a intitulée  : “La Maison Manquante”. «Le cow-boy, dans son avion, il appuie sur le bouton et la bombe s'écrase sur une des maisons et pas sur les autres.» (citation de mémoire)
Le bloc formé par ces "trois maisons" n’a jamais été détruit. En 1990, Christian Boltanski décide d’apposer sur les murs mitoyens de la maison disparue, qui désormais sera définitivement absente, des plaques commémoratives à chaque étage. Ces plaques portent le nom, la profession et le lieu où ils vivaient, les anciens habitants.

La place laissée vide par l'immeuble détruit est ainsi rattachée au souvenir des habitants disparus. Travail "de mémoire", comme on dit. La "petite mémoire", celle des anonymes. Des mots et des noms, placés bizarrement, à une hauteur empêchant toute lecture, en sont les stigmates.
         
liens Christian Boltanski, The Missing house :
* Des photographies de "La Maison manquante" (site en néerlandais...)
* Suite avec quelques photographies supplémentaires
* Iconographie(s), quelques travaux de Boltanski
*photographie 1 extraite de la vidéo présentée en 1998 dans l'exposition Christian Boltanski au Musée d'art moderne de la ville de Paris.
*les autres photographies sont extraites du site en néerlandais en lien.


Commentaires


Commentaire n°1 posté par nico hemelaar le 29/05/2008 à 13h03
Mon deuxième lien était effectivement défectueux. J'ai rétabli.

Merci du signalement.
Commentaire n°2 posté par espace-holbein le 29/05/2008 à 16h21
         

       

mercredi 25 octobre 2006

Magazine au SHOW OFF

Mathias Schmied
mots et noms

Un magazine est fait pour être lu (les mots) et regardé (les images). C’est d’un magazine qu’est extraite l’image utilisée pour cette oeuvre de Mathias Schmied. Le matériau de base est un objet de consommation, un objet pauvre.
La photographie représente une demoiselle…dénudée. Pour une telle image, les légendes ont vraisemblablement assez peu d’importance.
Ce qui fait la singularité de cette oeuvre c’est que la page du magazine a été découpée en très fines bandes parallèles ; une machine à détruire les “documents compromettants” a sans doute été utilisée mais cette destruction mécanisée n’a pas été menée jusqu’à son terme puisque le découpage en fines lanières s’arrête avant l’autre bord de l’image, ce qui retient fragilement l’ensemble.
L’objet ainsi fabriqué est présenté à l’envers, un peu à la manière d’un saule pleureur : les fines lanières étant les branches et la partie laissée intacte, le tronc. Images et légendes sont visibles mais elles pleurent , comme parasitées par cette lacération régulière qui produit une sorte de frémissement du regard. Les mots, s'il en reste, ont disparu.
Le SHOW OFF

 Actuellement il est possible de voir différentes pièces de Mathias  Schmied   au Show off, le salon d’art contemporain qui vient d’ouvrir ses portes à l’Espace Pierre Cardin à Paris. J’en profite pour évoquer d’autres oeuvres que j’ai pu voir dans cet immense espace des Champs-Élysées qui présente vingt-huit galeries sur trois niveaux.
       
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mots et noms...légendes :

0. image de présentation,  Mathias Schmied,  Background - 2005,
galerie Olivier Houg

1. Le show off, ambiance.
2.
Le show off, ambiance.
3. Raphaêl Boccanfuso,
Galerie Patricia Dorfmann.
4. Regina Virserius, Inflexion #6, laser print, 2005, galerie Eric Dupont.
5. deux oeuvres de Fabio Viale : la Pietà et le David, d'après Michel-Ange.
6.
l'installation de la Pietà d'après Michel Ange, de Fabio Viale.
7.
photographie retouchée de la Pietà,  Fabio Viale, Gagliardi art system gallery.
8. dNASAb, I-Pod sculpture, 2006, galerie Marc de Puechredon .
9.
Le show off, ambiance.
10. Cristiano de Gaetano galerie The flat-Massimo carasi.
11.
Raphaêl Boccanfuso, Galerie Patricia Dorfmann.
12. Yann Toma racontant une de ses oeuvres avec autoportrait... Galerie Patricia Dorfmann.
13. L'origine du monde, façon Space Invaders,
Galerie Patricia Dorfmann.
14. Christina Benz, Ripple (2006), projection sur écran niveau sol,  Augustin Dufrasne gallery.
15. Benardí Roig  Bernardí Roig, Father (Berlin), 2004, galerie Stefan Röpke.
16. Julie Faure-Brac, les Humanimaux, 2005, galerie Eric Mircher.
 Cette mini FIAC qu’est le Show Off Paris présente beaucoup d’oeuvres, de nombreuses galeries issues de différents pays et beaucoup d’artistes. Certains sont très connus, voire des valeurs sures comme Morellet, Mapplethorpe ou Paul Graham, certains autres sont pour moi des découvertes. Le choix que j'ai fait ici est nécessairement arbitraire et j’ai dû en écarter beaucoup : je m’aperçois, par exemple, qu’aucun des artistes de la galerie Les filles du Calvaire n’est représenté dans ma sélection alors même que c’est une galerie dont j’apprécie les partis-pris et les artistes. En revanche, la galerie Patricia Dorfmann occupe une place importante dans ma liste : j’ai beaucoup apprécié le travail d’un artiste comme Raphaël Boccanfuso et son humour décalé : les nudistes est une sorte de photographie à la Diane Arbus mâtinée de Martin Parr… David Shrigley, que j’évoquais récemment n’est pas loin non plus.
Très beau travail, sobre, profond, de Regina Virserius, Inflexion.
Truc rigolo de dNASAb : la I-Pod sculpture ; un “combine” moderne…
Et puis ces deux pièces étonnantes de Fabio Viale autour de Michel-Ange. Chacune de ces pièces est composée de deux éléments, une sculpture sur socle (en marbre) placée devant une photographie de sculpture numériquement retouchée. Ce n’est ni une sculpture ni une photographie mais bien une installation qui doit être  envisagée dans son  ensemble. Le regard va de l’une à l’autre, puis revient. La sculpture, en marbre, restitue un élément déficitaire de la photographie (la partie manquante semble avoir été arrachée à l’image, grattée et se présente devant nos yeux, retrouvant par la même occasion sa dimension d’origine. La réflexion de cet artiste sur l'échelle des oeuvres et la complémentarité des médiums est extrêmement intéressante.)
Les travaux de Julie Faure-Brac, Les Humanimaux, font surgir devant nos yeux des “animindividus” troublants car hybrides et de hauteur respectable.
Très belle ambiance composée par la vidéo de Christina Benz qui est présentée au sol. Ce sont des ballons habités par des silhouettes, entre autre…
Les personnages de Cristiano de Gaetano semblent être fabriqués de façon traditionnelle  à l’aide de touches peintes, or il s’agit de plastiline. Chaque touche de “peinture” est une petite motte de plastiline de couleur écrasée. Le résultat est étonnant.

Il y aurait évidemment beaucoup d'autres choses à dire et à montrer. Cette exposition est présentée à l' Espace Pierre Cardin, 1 avenue Gabriel à Paris, jusqu'au 29 octobre.

photographies de l'auteur (systématiquement de mauvaise qualité, vu les conditions...), excepté la 4, et la partie gauche de la 15, empruntées à la liste d'artistes du site de Show Off.

mardi 24 octobre 2006

HATE

   David Shrigley
mots et noms
La nuit, le chasseur vient compter sur mes doigts.La nuit, le chasseur vient compter sur mes doigts.La nuit, le chasseur vient compter sur mes doigts.La nuit, le chasseur vient compter sur mes doigts.

 David Shrigley est un type de près de deux mètres de haut. Une vision de périscope déformant sur le monde. Artiste écossais déguisé en panoptique-déconnant, il joue les raccourcis féroces et organise les dérèglements. Fout des courts-circuits dans les images à l'aide des mots (ou c'est peut-être bien le contraire ; ou l'inverse du contraire, ou le contraire dans l'autre sens. Justement, à ce propos, le non-sens c'est  son affaire).
Bio de Shrigley : « Je me lève vers 9.00 du matin, je me couche à minuit et entre-temps je suis éveillé. » (dixit D.S.)
liens David Shrigley :
* site de D.S.
* petit panorama d'une expo chez Yvon Lambert (paris-art)
* expo au Kerguehennec
* bouquins et autres bizarreries chez Florence Loewy
 
David Shrigley est représenté par la galerie Yvon Lambert, Paris

lundi 23 octobre 2006

Nick WAPLINGTON

Nick Waplington
mots et noms
 Truth or Consequences : il s'agit d'un corpus de photographies de Nick Waplington qui a pour sujet unique "Truth or Consequences", une petite ville du Nouveau Mexique au nom extraordinaire et bizarre  :"Vérité  ou conséquences" 
Il est amusant de savoir que la ville s’appelait initialement Hot Springs mais que les habitants ont voté afin de changer ce nom en “Truth or Consequences".  Ce nom est celui d'un show radiophonique associé à un jeu dans lequel la ville et ses résidants ont été inextricablement liés depuis 1950. Nick Waplington qui est un photographe britannique est arrivé dans cette bourgade singulière en 1993. Après avoir tiré une cinquantaine de pellicules, il  conçut l'idée de faire un voyage annuel dans la ville et ses premières images ont formé les débuts d'un projet étendu. Il a passé huit ans à tenter de révéler l'identité de la ville à travers son nom.  Tout a été passé au crible de son objectif : les habitants et leur vie de tous les jours, l'intimité, les maisons, les coutumes, les paysages, et de nombreuses choses du quotidien.

 Waplington
en a fait un livre sous-titré “Une histoire personnelle de la photographie américaine du siècle dernier ”, rendant ainsi hommage à de grandes figures du genre comme celle d'Edouard Weston, de Walker Evans ou encore de William Eggleston.
photographies de la série "Truth or Consequences" ©Nick Waplington
liens Nick Waplington :
*
art department
* portrait photographique

dimanche 22 octobre 2006

ANGOISSE

Édouard Levé
mots et noms
clic sur l'image d'Angoisse pour agrandir l'Angoisse... * Entrée d'Angoisse
* Maison d'Angoisse
* Epicerie d'Angoisse
* Ecole d'Angoisse
* Monument d'Angoisse
* Discothèque d'Angoisse
* Mairie d'Angoisse
* Messe à Angoisse
* Restaurant d'Angoisse
* Bar d'Angoisse
* cimetière d'Angoisse
* Place d'Angoisse
* Fleurs d'Angoisse
* Loisirs d'Angoisse
* Radiateur d'Angoisse
* Sortie d'Angoisse
* Angoisse de Nuit
Photographies ©Edouard Levé,  galerie Loevenbruck

samedi 21 octobre 2006

Edouard LEVÉ

Édouard Levé
mots et noms
Yves Klein par Edouard Levé.

Mais il y a aussi Georges Bataille,  André Breton, Henri Michaux, Eugène Delacroix, Emmanuel Bove, Claude Lorrain, André Masson,  Raymond Roussel, Fernand Léger, etc.

 Yves Klein
 Pour cette série intitulée "portraits d'homonymes", Edouard Levé  a fouillé dans les annuaires à la recherche d’anonymes au nom célèbre. L’identité du photographié se trouble à la lecture de son nom. La légende participe à cette stratégie du trouble. Nous nous mettons à douter. Est-il légitime que ces noms prestigieux désignent des inconnus ?
photographie de la série "portraits d'homonymes" ©Edouard Levé , in art press N°327, p51
Edouard Levé est présenté par la galerie Loevenbruck

vendredi 20 octobre 2006

Yves KLEIN (10)

  La Symphonie monoton
 La Symphonie monoton...Qui a déjà eu la chance de l'entendre  ? Le bandeau  IKB en donnera un aperçu sonore.
     
Symphonie monoton
photographie faite à l'occasion de la séance d'Anthropométries du 9 mars 1960. Ici, le public , in art press N°327, p27  ©Harry Shunk

jeudi 19 octobre 2006

Yves KLEIN (9)

    La Symphonie monoton
 Le 3 juin 1959, Yves Klein termine la conférence qu'il donne à la Sorbonne par l'audition de quelques  exemples sonores montrant sa possibilité de passer du domaine de l'art visuel à celui de la musique, du monochrome au «monoton».
 Une dizaine de mois plus tard, le 09 mars 1960,  Klein fait jouer publiquement cette Symphonie monoton à l'occasion de la première présentation des Anthropométries à la Galerie internationale d'art contemporain, à Paris (photographie, ci-dessus).
 
L'idée de la Symphonie monoton remonte à 1949. Klein la conçoit alors comme «une seule masse musicale s'imprégnant dans l'espace». Privé de son attaque et de sa fin par un procédé électronique, ce «son» continu sortait et pénétrait dans l'espace de manière insensible. Cela provoquait «une sensation  de vertige, d'aspiration de la sensibilité hors du temps — cette symphonie n'existait pas tout en étant là, sortant de la phénoménologie du temps parce qu'elle n'était pas née, ni morte après l'existence au monde de nos possibilités de perception consciente. C'était du silence, présence audible ! » (cité par Yves Klein, Centre Georges Pompidou, p175).
On n'est pas loin, on le voit, de certaines expériences menées par John Cage sur le silence. Cette symphonie sera jouée en mars 1960, lors de la démonstration et du cérémonial  public des Anthropométries, et définitivement mise au point par Klein en 1961. Il en augmentera alors la structure orchestrale  (20 chanteurs en deux choeurs alternés, 10 violons, 10 violoncelles, 3 contrebasses, 3 flûtes, 3 hautbois, 3 cors) et fournira les consignes suivantes : «Durée 5 ou 7 minutes + 45 minutes de silence absolu et net - Personne ne bouge dans l'orchestre. Interprétation -très vive- tendue-continue. Aucune attaque ne doit être perceptible - il ne faut pas sentir les coups d'archet.» On est bien ici au point zéro du son.
     Florence de Mèredieu
Histoire matérielle et immatérielle de l'art moderne, p346,
Éditions Bordas, Paris 1994
Demain, une surprise...
photographie : ©Harry Shunk

liens Yves Klein :

* exposition Centre Georges Pompidou, Paris
* Yves Klein, archives
* Insecula, biographie
* Mamac, Nice
* un texte sur Yves Klein
* artcyclopedia, Yves Klein dans le monde
* Wikipedia
*
biographie détaillée (pdf)

Commentaires

Une entrée à gagner à Pompidou ?
Un acte de vente d'un bout de ciel bleu ayant appartenu à Klein ?
Une photo de son mariage ?
Un lingot d'or repêché dans la Seine ?
3 heures de cours de judo gratuites ?
Une jolie fontaine eau/feu à gagner pour décorer son jardin ?
Une journée visite chez Gaz de France ?
Un souvenir de l'obelisque en plastique bleu ?
Des pinceaux au manche en forme de corps féminin à gagner ?
La table pigment-bleu de chez bobo-shop  ?
Commentaire n°1 posté par laurence le 19/10/2006 à 10h00
Elles sont chouettes tes surprises ! C'est du Prévert, isn't it ?
Mais j'ai dit «une surprise», pas «une surprise à gagner» ; hum, hum, hum...
L'entrée à Pompidou : à Beaux Arts Magazine, ils le font déjà.
Cela dit, la photographie du mariage (en couleurs et en belle déf, je peux te la mettre sur un prochain billet mais il faut que je songe à arrêter cette série Yves Klein : y a encore tant de choses à dire = je m'aperçois que je n'ai rien dit du monochrome!).
Pour le lingot d'or, la Seine est trop dangereuse.
Le judo, pas mal, mais ça dépend de l'âge et de la forme de l'internaute.
La fontaine (glou, glou, glou...), ah, ah, d'une certaine manière, tu chauffes.
Gaz de France, la visite = avant ou après la privatisation ? ;-)
L'obélisque bleue, plus sympa en sucre d'orge, non ?
Pinceaux au manche sexy, pas mal aussi...Attention, Yves le monochrome a déjà été attaqué pour sexisme (l'humiliation subie par les pinceaux vivants.)
Table pigment bleu, non. Décidément non = basculement à 90° , Duchamp l'a déjà fait avec son urinoir. YK n'est pas un «suiveur», et puis le pigment pur ça tache trop...
Commentaire n°2 posté par holbein le 19/10/2006 à 19h20
Prévert sékisa ? ;-)
La symphonie, j'y avais pas pensé :-(  C'est bien mieux qu'un c@dô à gagner ! Tu m'expliqueras le lien avec la fontaine ??
Pour te remercier, je vais t'expliquer la table pigment bleu et te faire découvrir un endroit du centre P. qui doit t'être inconnu : quand tu descends les escalators, au dernier niveau, au lieu d'aller tout droit en direction du hall d'accueil et de la librairie, tu tournes à gauche (tu verras, à ce niveau, la foule se sépare en deux) : ça te mène à Bobo shop, où ils vendent pour seulement 1500 euros, une bagatelle, la table basse transparente rempli de pigment bleu : tes apéros auront une autre gueule, avec ça ;-) 
Commentaire n°3 posté par laurence le 20/10/2006 à 09h27
SL : rempliE
Commentaire n°4 posté par laurence le 20/10/2006 à 09h30
Oui, je le connais le "bobo-shop" de Beaubourg. C'est vrai que c'est plus classe que les sous-tasses avec petites oreilles en forme d'accordéon à la Yvette Horner ;-))

"Tu m'expliqueras le lien avec la fontaine ??" :
J'avais écrit : "La fontaine (glou, glou, glou...), ah, ah, d'une certaine manière, tu chauffes."
La fontaine, c'est pour moi un bruit continu, sans origine, sans fin. Tu arrives, il est là ; tu pars, il est toujours là et n'a pas varié. (d'où le glou, glou, glou...glou, glou, glou...glou, glou, glou...) La Symphonie monoton, c'est un peu pareil. C'est vrai qu'un extrait de moins d'une minute peut difficilement en rendre compte...
Commentaire n°5 posté par holbein le 21/10/2006 à 08h58
    

mercredi 18 octobre 2006

Yves KLEIN (8)

   Anthropométries
 Le 09 mars 1960,  à la Galerie internationale d'art contemporain, chez D'Arquian, rue St Honoré à Paris, Yves Klein organise une soirée "Anthropométries de l'époque bleue".  C'est une galerie chic de la rive droite. Dans son désir de reconnaissance, Yves invite une centaine de personnes et instaure un cérémonial hors du commun.  
Son génie pour renouveler les formes est à l'oeuvre ; Guy Debord avait déclaré en 1952 : « Les arts futurs seront des  bouleversements de situations ou rien.» Et c'est dans cet état d'esprit que va se dérouler cette soirée. Un espace, des acteurs, des regardeurs, une performance  et un maître de cérémonie. Des grands supports blancs sont plaqués sur un des murs de la galerie. Des socles, blancs également, plus ou moins hauts, sont disposés devant. D'autres feuilles banches et vastes sont étalées au sol. Il s'agissait bien d'un spectacle puisqu'il y avait un public debout ou assis sur des chaises dorées, face à ce mur blanc.

Une formation de  musiciens disposés latéralement allait interpréter la "Symphonie monoton", pièce musicale  écrite sur la base d'une seule note, et composée par le maître de cérémonie qui  donnerait ses consignes tout au long de la performance. Et puis, éléments extraordinaires de cette composition, "des pinceaux vivants" : trois jolies jeunes femmes nues, qui allaient s"enduire de peinture bleu-Klein pour ensuite plaquer leur corps sur la surface blanche et vierge des supports tendus sur le mur.
Les jeunes filles, portant de petits seaux de peinture, pénétrèrent de manière cérémonieuse dans l'espace de la performance, se couvrirent partiellement du bleu  puis se pressèrent sur le blanc immaculé, laissant ainsi l'empreinte de certaines parties de leur corps. Ensuite, l'une d'entre elles, couchée à plat ventre, fut tirée par une autre, ce qu'Yves Klein appela un "traînage" ; tout ceci au son envoûtant et mystérieux de la Symphonie monoton.
Shunk, Kender et Wilp, les trois photographes étaient là pour garder des traces documentaires de cette oeuvre éphémère. Tout concourait à donner une dimension quasi religieuse à cet événement. Il s'agissait d'une sorte de rituel artistique, érotique et étrange, dont la photographie devait témoigner.
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photographies extraites du site (voir 1960) : Yves Klein archives ©Harry Shunk

liens Yves Klein :

* exposition Centre Georges Pompidou, Paris
* Yves Klein, archives
* Insecula, biographie
* Mamac, Nice
* un texte sur Yves Klein
* artcyclopedia, Yves Klein dans le monde
* Wikipedia
*
biographie détaillée (pdf)

Commentaires

l'espace  holbein devient oeuvre d'art ? très joli, les numéros en bleu
Commentaire n°1 posté par laurence le 18/10/2006 à 09h43
Pas fini...Tu vas voir : pour après-demain, j'ai une surprise... (chut !)...
Commentaire n°2 posté par holbein le 18/10/2006 à 10h05
Yep, je l'ai vue, l'expo : ouah, j'ai du bleu plein les yeux ;-)
et toi ???
Commentaire n°3 posté par laurence le 18/10/2006 à 19h17
Bleu pour les filles et rose pour les garçons (à moins que ce soit le contraire...? euh...). Moi, j'ai de l'or plein les yeux !
(pfff, quelle prétention !) ;-))
Commentaire n°4 posté par holbein le 18/10/2006 à 19h42