Mais ce blanc qui s'écaillait laissait finalement réapparaître le orange initial.
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Fauteuil roulant Martel de Janville attribué à Jean Prouvé |
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2014, comme autrefois, l'accès à Martel de Janville se fait par l'arrière du bâtiment. La couleur d'origine est retrouvée. On imagine l'été ou le printemps lorsque la couleur orange perce le vert de l'immense forêt qui l'entoure.
Les fenêtres d'angle constituent une des signatures de Pol Abraham. On retrouve les fenêtres rondes dans lesquelles se détachent les formes carrées des ouvertures.
Hall d'entrée sobre. Les carrelages d'origine ont été préservés. Inscription du rond dans le carré ou l'inverse (fenêtres). Les tons de gris deviennent la constante. Le rouge vif -que l'on va retrouver aux étages- est là pour donner du caractère et ponctuer des perspectives de couloirs qui pourraient engendrer ennui ou inquiétude.
L'essentiel de ce qui constituait l'origine des escaliers est maintenu ou réhabilité (rampes, carrelages, verres).
La réhabilitation semble se soucier du soin apporté aux détails par leurs concepteurs, Abraham et Le Même.
Dans un bâtiment conçu en hauteur, érigé dans un environnement fait de dénivellations naturelles et souvent violentes, les points de vue sont à prendre en compte. La couleur peut espérer y jouer un rôle.
Par une des fenêtres d'escalier. Point de vue sur l'arrière de la construction. La couleur est extrêmement présente et reste un acteur fort de cette rénovation.
Les longs couloirs qui desservent désormais les appartements, ont été retravaillés tant dans leur longueur que dans la hauteur des plafonds. La couleur -en liaison à la lumière naturelle- joue un rôle actif. Le rouge fait évidemment référence au mobilier de Jean Prouvé qui équipait les 170 chambres du sanatorium.
Autre perspective de couloirs. Les gris deviennent colorés et changent en fonction de la lumière du jour.
Quelques ouvertures et
quelques percées.
De nouveau dehors.
On longe le bâtiment par l'arrière.
Un coup d'œil au dos du bâtiment adossé à la montagne.
L'édifice est contourné pour atteindre la façade exposée. On remarque le travail qui a été fait sur les balcons : la couleur a été retrouvée mais des protections métalliques (treillis fin) ont été rajoutées.
Je n'ai pas eu accès aux intérieurs mais il est facile de trouver des photographies de ces appartements à louer sur internet. En voici quelques-unes :
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Précisons que les liens qui figurent sous chaque photographie sont uniquement destinés à identifier les sources et ne sont pas ici à titre commercial puisque je n'entretiens aucun intérêt avec les professionnels qui gèrent ce commerce immobilier.
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Ces trois dernières photographies sont intéressantes car elles laissent apparaître la structure en arc de l'ancienne salle à manger de Martel de Janville. Cet espace étant très volumineux, très haut de plafond, le cabinet d'architectes chargé de la rénovation a décidé d'en faire des duplex.
Même si le résultat paraît soigné, on regrettera bien sûr le fait d'avoir fractionné et compartimenté ce volume qui était pensé pour être vu et vécu dans sa forme globale. Le grès-cérame, organisé en motifs originaux au sol et qui était une partie importante de cette conception, disparaît, de fait.
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Martel de Janville, ancienne salle à manger (cliché Bernard Théry, sept. 2010)
Rappelons-nous la structure en arc de l'ancienne salle à manger et son volume (ici photographié en 2010 : on peut d'ailleurs constater sur cette photographie les dégradations qui s'étaient encore accentuées).
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Alors, l'opération Martel de Janville a-t-elle été bénéfique ? A-t-elle servi à sauver cette architecture de l'oubli ou de la destruction ? Était-ce une opération purement financière ? Est-il resté suffisamment de l'esprit de Pol Abraham et Henry-Jacques Le Même dans cette réhabilitation?
Difficile, sans doute, d'émettre une opinion tranchée.
PS, à l'attention de Monsieur d'Ayères (voir commentaires) :
Cher Monsieur d'Ayères, vous me disiez (il y a quelques jours) :"
cette nuit, j'ai rêvé de teintes rouges. Quelle interprétation en feriez-vous?"
Ce à quoi, je vous répondais, cher Monsieur d'Ayères :"
Êtes-vous bien sûr d'avoir rêvé ? En effet, le rouge semble être celui du soleil couchant qui ne se laisse pas impressionner par celui des cuirs des banquettes et des velours du mobilier de Martel de Janville."
Auriez-vous, je vous prie, l'amabilité de regarder cette photographie que j'ai prise, il y a maintenant cinq ou six ans :
Ne voyez-vous rien ?
Je vais essayer d'agrandir un détail :
Le feu est aux rêves !
;-)
photographies personnelles excepté toutes celles mentionnant leur source.
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