mercredi 27 septembre 2006

Arno Rafael MINKKINEN

Arno Rafael Minkkinen
corps et paysage
 Ce corps qui fait partie du paysage, ou peut-être bien qui met en scène un paysage, et qui serait son prolongement.
Arno Rafael Minkkinen est un immense corps maigre du nord de l'Europe. Né à Helsinki, cela fait plus de trente ans qu'il se photographie, nu, dans les immenses et beaux paysages de Finlande, ou d'ailleurs... 
bibliographie : Body Land, Editions Nathan, Collection Carré Photo, 1998  
photographies, voir la galerie Robert Klein
photographie : Fosters Pond, 1989 Photographie Arno Rafael Minkkinen
collection Bibliothèque municipale de Lyon 


Commentaires

La problématique que tu soulèves Corps/moi/nature est intéressante.
Dans ton précédent billet, je comprends bien ce que dit Mach : "Ce moi se dissout dans tout ce qu’on peut ressentir, entendre, voir, toucher"; bien que je ne comprenne pas le terme insauvable dans la phrase précedente (peut-être y a t-il une autre traduction possible)?.
Mais je ne peux pas identifier le corps au sujet. Donc je ne parviens pas à comprendre la démarche de Minkkinen qui assimile le corps à un prolongement de la nature. Ce serait faire abstraction de ce moi, nier l'humain.
Lorsque j'avais écrit un billet sur l'exposition Qu'est-ce qu'un corps? où, en Nouvelle Guinée, on démontre qu'il est objet de fabrication sociale, pensé comme relation; je pense avoir compris cette démarche mais ici, est-ce que le prolongement implique la relation et si oui, en quel sens et comment la nature peut-elle induire sur notre corps ?
Commentaire n°1 posté par Lylian le 27/09/2006 à 07h28

Selon Ernst Mach, le moi se modifie, évolue continuellement, n’a pas d’entité fixe ; il est voué au changement régulier et se fabrique perpétuellement au fil de l’expérience. Les sensations vont jouer un rôle important dans sa construction. L’échange est perpétuel et la notion de réciprocité est déterminante.
Pour ce qui concerne ce que dit Ernst Mach du côté “insauvable” du moi, l’auteur cherche à nous faire comprendre que ce moi n’ayant pas de forme aboutie, n’étant pas figé, préservé des changements, des modifications, des évolutions, ce moi en conséquence ne peut être “sauvé”. Il n’a aucune entité définitive comme les chromosomes dont nous héritons, par exemple (dans le texte cité, il écrit :”Le moi se dissout dans tout ce qu’on peut ressentir”. Donc aucun moyen de le “sauver”).
Cette théorie est celle de Ernst Mach qu’il faut savoir resituer dans le contexte historique et le foisonnement des idées que je rappelais.

Pour Minkkinen, c’est autre chose. La logique des billets que je suis sur le point de mettre en oeuvre concerne le rapport du corps au paysage (dans une réciprocité, si possible ?) avec toutes ses variantes (peut-être pas toutes, ce serait prétentieux, mais plusieurs).
Et je commence par Arno Minkkinen qui fait un travail que je trouve étonnant depuis des années. Il va de soi que l’on a chacun(e) notre conception personnelle concernant le rapport du corps au sujet. Et tu as la tienne. Néanmoins, le corps ne peut pas être totalement dissocié du sujet. Minkkinen va pousser à cette correspondance avec la nature environnante. Loin. Peut-être trop loin, d’ailleurs. Mais c’est lui l’artiste, en l’occurrence, et on ne peut pas se substituer à son travail à moins de produire soi-même un travail plastique allant dans un sens profondément différent en vue d’une confrontation. Il faut savoir qu’Arno Minkinnen, dans son livre Body Land, va jusqu’à développer une conception à valeur mystique voire quasiment religieuse de sa pratique du corps en relation à la nature. Et là, je trouve ses textes beaucoup moins intéressants.

Commentaire n°2 posté par holbein le 27/09/2006 à 15h51 

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire