L'Image |
Si l'on supprime l'image, ce n'est pas le Christ mais l'univers entier qui disparaît.
Nicéphore le Patriarche
cité par Régis DEBRAY dans Vie et mort de l’image, Éditions Gallimard, 1992 p 75 |
mardi 30 janvier 2007
lundi 29 janvier 2007
Franz KAFKA
L'Image |
4 mai |
Sans cesse l'image d'un large couteau de charcutier qui, me prenant de côté, entre promptement en moi avec une régularité mécanique et détache de très minces tranches qui s'envolent, en s'enroulant presque sur elles-mêmes tant le travail est rapide.
Franz Kafka
Journal de Kafka année 1913Éditions Bernard Grasset, Paris,1954 (réédition 1977), p 275 |
dimanche 28 janvier 2007
W.J.T. MITCHELL
L'Image |
La différence la plus fondamentale entre les mots et les images semblerait être la frontière physique, «sensible», entre les domaines de l’expérience visuelle et auditive. Quoi de plus fondamental que la nécessité brute de la vision pour juger d’un tableau, et de l’ouïe pour comprendre le langage ? Même le légendaire fondateur de la tradition d’ut pictura poesis, Simonide de Céos, reconnaît qu’au mieux, «la peinture est poésie muette». La peinture peut aspirer à l’éloquence des mots, mais elle ne peut parvenir qu’au genre d’articulation du langage dont disposent les sourds-muets, le langage des gestes, des signes et expressions visibles. La poésie, en revanche, peut aspirer à devenir une «image parlante», mais il serait plus exact, pour qualifier ce qu’elle parvient réellement à être, de reprendre la formule de Léonard de Vinci : un genre de «peinture aveugle». Les «images» de la poésie peuvent parler, mais nous ne pouvons pas les voir réellement.
W.J.T. Mitchell
Iconology University of Chicago Press Chicago et Londres, 1986, p 116 |
samedi 27 janvier 2007
Marie-José MONDZAIN
L'Image |
La mimésis est l'acte par lequel l'image rejoint l'image, puisque c'est l'image qui est le prototype. L'image s'est faite chair. Dès lors, que sera la chair de nos images ?
Marie-José Mondzain
Image, icône, économie Éditions du Seuil, Paris, 1996, p 112 Commentaires |
vendredi 26 janvier 2007
Grégoire Le Grand
L'Image |
Adorer une image est une chose ; apprendre en profondeur, au moyen des images, une histoire vénérable en est une autre. Car ce que l’écriture présente au lecteur, les images le présente aux illettrés, à ceux qui ne peuvent percevoir que visuellement parce que, dans les images, les ignorants voient l’histoire qu’ils devraient entendre et ceux qui ne connaissent pas leurs lettres découvrent que, d’un certaine manière, ils peuvent lire. Par conséquent, et surtout pour les gens du commun, les images sont l’équivalent de la lecture.
Pape Grégoire Le Grand (VIe s)
Synode d’Arras, chap XIV, In Sacrorum Nova et Amplissima Collectio, Éd. J.D. Mansi, Paris et Leipzig, 1901. Cité par Umberto Eco dans Il problema estetico di Tommaso d’Aquino, Fabbri, Milan, 1970 |
jeudi 25 janvier 2007
Hervé GUIBERT - L'image
L'Image |
Je ne saurais pas vous dire cela plus simplement : l'image est l'essence du désir, et désexualiser l'image, ce serait la réduire à la théorie...
Hervé Guibert
L'Image fantôme Éditions de Minuit, 1981, p 89 |
mercredi 24 janvier 2007
David SHRIGLEY - Yvon Lambert
David Shrigley galerie Yvon Lambert, jusqu'au 27 janvier |
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Organisation de la vie d’artiste : « Je me lève vers 9.00 du matin, je me couche à minuit et entre-temps je suis éveillé. » (dixit David Shrigley).
Le 24 octobre, j’écrivais dans un billet intitulé Hate : «David Shrigley est un type de près de deux mètres de haut. Une vision de périscope déformant sur le monde. Artiste écossais déguisé en panoptique-déconnant, il joue les raccourcis féroces et organise les dérèglements. Fout des courts-circuits dans les images à l'aide des mots (ou c'est peut-être bien le contraire ; ou l'inverse du contraire, ou le contraire dans l'autre sens. Justement, à ce propos, le non-sens c'est son affaire).» |
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D.S. c’est ça. Mais c’est encore totalement autre chose. Les dessins qu’il accroche aux cimaises des galeries sont maladroits. Mais une maladresse d’une grande maîtrise. La maladresse élevée au rang de savoir-faire !
Il écrit dans ses dessins. Parfois l’écriture remplace complètement le dessin. C’est mal écrit. Les mots sont raturés, biffés, hésitants, ratatinés au bout de la page. Et ce qu’ils racontent ces mots c’est amusant et franchement sinistre à la fois,….quelquefois («des fourmis baisent dans ta bière»). C’est tendre et laid, d’autres fois («viens jouer à saute-mouton»). |
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C’est souvent étrange et décapant. Nos petites phobies d’enfants que l’on traîne jusque dans nos têtes d’adultes, il les épingle, mine de rien. Nos petites habitudes étriquées de la mince folie du quotidien, tiens, tiens…non, ce petit avorton mal foutu, aux orbites creuses, aux bras d’insecte, ça ne me ressemble pas (ouf !). C’est inquiétant, radical et léger. Une cruauté de l’ordinaire. Un banal de l’absurde. Des traits grossiers qui capturent le bancal. Mais ça fait rire.
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Ca fait rire comme ce petit film d’animation très court, projeté au sous-sol de la galerie (Le Studio) : la petite histoire cruelle et décalée d’un type qui va à la laverie et met son cheval dans la grosse machine à laver. Le gérant lui fait remarquer le panneau : pas de chevaux dans les machines à laver ou dans les sèche-linge». Lui, ne veut pas interrompre le cycle de lavage pour ne pas perdre son argent. Menace du patron, etc.
Le dessin est le même, enfantin, mal proportionné, d’une radicalité dans la simplicité. En revanche le son est extrêmement soigné. C’est drôle. Absurde et drôle.
Ce type ne peut pas le faire exprès. Mais bien sûr qu'il le fait exprès. Ou plutôt, peut-être qu’il ne peut pas faire autrement, alors il en remet ; il cultive le raté, l’énorme, le mal foutu, le trait grossier, à l’image de ce qu’il raconte sur son incapacité à bien dessiner les femmes dans le magazine berlinois Mono.kultur : « C’est bien plus facile de dessiner des avortons que des gens très beaux. Je ne suis pas doué pour dessiner les femmes ; du coup j’ai fini par dessiner beaucoup d’hommes difformes.»
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David Shrigley sévit à nouveau chez Yvon Lambert : YOU AGAIN ! Et c'est un réel bonheur. | |||||||||
photographies de l'auteur A la galerie Yvon Lambert (Le studio) jusqu'au 27 janvier 2007 |
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mardi 23 janvier 2007
Paul VIRILIO
L'Art à perte de vue |
Avant le visible, il y a le caractère profane du pré-visible, mais, après le visible, ne subsistent que l'imprévisible, l'inattendu et la révélation de l'accident de la connaissance.
Paul Virilio
L'Art à perte de vue Éditions Galilée, 2005, p 102 Commentaires
Le monde de demain, quoiqu'il advienne nous appartient, la puissance est dans nos mains, alors écoutes ce refrain, N.T.M.
Commentaire n°1 posté par rodolphe le 30/07/2007 à 21h34
La conscience de l'inconscience de la vie est le plus viel impôt payé à l'intelligence
F. Pessoa - Fragments d'un voyage immobile
Commentaire n°2 posté par Ch le 31/07/2007 à 22h05
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lundi 22 janvier 2007
Gary HILL - Frustrum
Gary Hill Fondation Cartier, Paris |
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L’espace est plongé dans une sorte d'obscurité vague. Le son est fort, aléatoire, et nous parvient déjà de l’autre salle. Un son de claquement, vif, très puissant et sec. Agressif . Le dispositif que nous découvrons en entrant dans l’espace de Frustrum est imposant aussi bien du point de vue de sa forme, de son format que de sa thématique : |
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Un immense aigle brun, image de synthèse animée, gesticule, emprisonné dans un pylône électrique placé à l’exact milieu d’un vaste et impressionnant écran à fond noir. Image parfaite, métallique, symétrique. Deux cables électriques sont tendus de chaque côté de ce triangle de métal. L’aigle se débat, bouge la tête, frappe de ses ailes les cables qui ondulent violemment et dangereusement en produisant un bruit énorme, une sonorité d’une égale violence de celle que nous voyons dans cette image projetée. Des bruits de fouet, qui claquent, amplifiés, inquiétants, assourdissants.
Un très large bassin fait face à cet écran : une surface d’huile noire reflète l’image de l’aigle qui à chaque claquement va voir son reflet se déformer réellement et de manière subtile du fait de l’onde sonore strillant l’espace.
Une lumière dorée, d’un jaune incandescent, un rectangle chaud et vif, une parcelle de beauté étrange se détache au centre de cette mer d’huile noire et rectangulaire. Il s’agit d’une sculpture en or. Du bord du bassin, l’on perçoit un texte inscrit dans le métal précieux ; un texte illisible. Le petit escalier latéral qui mène à l'étage supérieur nous conduit directement à l’écran qui révèle l’image en gros plan de cette sculpture d’or, nous permettant ainsi de lire ce qui y est gravé :
FOR EVERYTHING WHICH IS VISIBLE IS A COPY OF THAT WHICH IS HIDDEN
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Il s'agit là d'une installation somptueuse, d'une grande puissance alliant les sens à l'intelligence. Cette œuvre, d'une rigueur, d'une exigence impressionnantes, qui utilise des matériaux symboliquement forts, exerce une énorme pression sur l'imaginaire. Ses conditions de réception sont extrêmement bien pensées. La Fondation Cartier présente deux installations de Gary Hill, spécialement produites par l'artiste pour la circonstance. L'une est Frustrum, l'autre s'intitule Guilt, une sorte de jeu sur le point de vue et la symbolique, mettant en scène des lunettes astronomiques pointées sur des pièces d'or. Une autre artiste est présentée en ce moment boulevard Raspail : il s'agit de Tabaimo, une jeune artiste japonaise. Ces expositions se terminent le 4 février 2007. |
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photographies extraites du site de la Fondation Cartier et du site paris-art.com | |||||||||
dimanche 21 janvier 2007
Agnès VARDA -Panthéon
samedi 20 janvier 2007
Marcel BROODTHAERS - Monde poétique
(carte du ) |
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Marcel Broodthaers : Carte du Monde Poétique, 1968 Papier sur toile. Signé et daté en bas à droite. 116 x 181 cm © VBK, Wien 2006 |
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«Toute réussite d'image met en défaut la théorie.»
Marcel Broodthaers
déclaration que l'on retrouve en exergue de plusieurs de ses expositions *
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photographie : Marcel Broodthaers : extraite du site du Kunsthaus Graz * cité par Bernard Marcadé dans Il n'y a pas de second degré-Remarques sur la figure de l'artiste au XXe siècle, Éditions Jacqueline Chambon, 1999, p 45 |
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vendredi 19 janvier 2007
Marcel BROODTHAERS - La Pluie.
Marcel Broodthaers
La pluie (projet pour un texte) |
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Il s'agit d'un petit film de Marcel Broodthaers d'une durée de deux minutes, tourné en 16 mm. (photogrammes du film ci-dessus) Il s'intitule La Pluie (projet pour un texte). Daté de 1969 /2' /16mm/nb/ silencieux. Dans cet autoportrait l'artiste essaie d'écrire un texte sous une averse et finalement renonce, tandis que l'écriture, délayée par la pluie qui tombe, se transforme en dessin. On est dans l'absurde et la poésie. Ce film est présenté dans l'exposition Le Mouvement des images au Centre Georges Pompidou, jusqu'au 29 janvier. |
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jeudi 18 janvier 2007
Marcel BROODTHAERS
Objets, mots |
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Marcel Broodthaers : Fémur d'homme belge et Fémur de la femme francaise (1964/65), © VG Bild-Kunst, Bonn 2005 |
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Irmeline Lebeer :
Les objets fonctionnent-ils, chez vous, comme des mots ? Marcel Broodthaers : J'utilise l'objet comme un mot zéro. * * déclaration de Marcel Broodthaers de 1974
Irmeline Lebeer
L'art ? C'est une meilleure idée ! -entretiens- Éditions Jacqueline Chambon, 1997, p 149 |
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photographie : - Marcel Broodthaers : extraite du site : Image&Narrative Commentaires
Sans doute un hommage à Nougaro :
"Armstrong, un jour, tôt ou tard On n'est que des os Est-ce que les tiens seront noirs ? Ce serait rigolo" Non ????? ;-)
Commentaire n°2 posté par laurence le 18/01/2007 à 13h45
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mercredi 17 janvier 2007
Marcel BROODTHAERS - Andy WARHOL
mardi 16 janvier 2007
Andy WARHOL - Marcel BROODTHAERS
Soupes et moules ni vrai ni faux |
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Les soupes sont fausses, les moules sont vraies.
Andy Warhol : boîte de soupes Campbell, sérigraphie sur toile, 1964. Marcel Broodthaers : Casserole et moules fermées, assemblage, 1964. |
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L'ironie possède une dimension d'autocritique, bien dans la tradition belge de Broodthaers ou Panamarenko. Les moules et les frites de Marcel Broodthaers constituent bien l'antidote ironique et provinciale aux boîtes Campbell's soup et de Coca-Cola du Pop Art américain alors régnant, mais ils se font aussi, du même coup, les emblèmes du refus européen de toutes les formes et d'héroïsme et d'impérialisme artistiques.
Bernard Marcadé
Il n'y a pas de second degré- Remarques sur la figure de l'artiste au XXe siècle Éditions Jacqueline Chambon, 1999, p 248 |
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photographies : - Andy Warhol, Campbelll's soup, sérigraphie sur toile, Galerie Leo Castelli, New York, 1964. - Marcel Broodthaers : Casserole et moules fermées, sculpture :coquilles de moules, pigment et résine de polyester sur pot en métal peint, 305 x 279 x 248 mm,1964, Tate Gallery Commentaires |
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lundi 15 janvier 2007
Wim Delvoye 2.
Panem et Circenses III ni vrai ni faux |
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Wim Delvoye est un artiste qui produit généralement des œuvres drôles, surprenantes, et d'une grande exigence technique. Une sorte de contagion se produit d'un objet à l'autre dans ses réalisations : ici nous identifions clairement les cages d'un terrain de football.
L'objet est courant, voire trivial. |
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Mais cet objet si courant, auquel nous dédions une fonction évidente, non négociable, est décoré, tapissé le plus soigneusement possible de vitraux. Des vitraux véritables, fabriqués par de véritables artisans. On connaît la fonction attribuée aux vitraux, leur dimension sacrée, liée à un espace voué au recueillement, associée à un lieu de culte. Confrontation de deux mondes, de deux fonctions à priori éloignées : la dimension sacrée est abolie (...?) du fait de la présence de l'objet sportif ; la dimension sportive l'est également puisque la violence de la balle pénétrant dans l'espace des cages ne laissera aucune chance aux vitraux qui rendra, de toute façon, dangereuse (et aberrante) la pratique de ce sport d'équipe...
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En transformant une planche à repasser en écusson, en tatouant une peau de cochon, ou de poulet, l’artiste ne fait pas simplement œuvre provocatrice. Ces gestes ouvrent un espace pour la signification, ils rendent visibles l’impensé de formes et de fonctions épuisées par leur usage. Ainsi ces buts de football aux allures de vitraux de brasserie ou d’église soulignent le caractère quasi religieux du football mais aussi leur dimension sexuelle («Ce but, c’est pour pénétrer. C’est quelque chose qu’on traverse, qu’on perce *…»)
Bernard Marcadé
Il n'y a pas de second degré- Remarques sur la figure de l'artiste au XXe siècle Éditions Jacqueline Chambon, 1999, p 246
* «Wim Delvoye : entretien avec Nestor Perkal» in Vim Delvoye, Musée départemental de Rochechouart, 1995, p 23
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photographie : -Wim Delvoye, Panem et Circenses III, 1989, métal peint, verre transparent et coloré, verre coloré peint, plomb, 209 x 304 x 110 cm, FRAC des-Pays-de-la-Loire, ©Wim Delvoye extrait du site exporevue.com Commentaires |
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dimanche 14 janvier 2007
Wim DELVOYE
Cloaca ni vrai ni faux |
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«Arrhe est à art ce que merdre est à merde».Marcel Duchamp
Un petit emballage translucide et soigné. Quelques indications extérieures à la fois manufacturées et manuscrites. Ce que contient cet emballage est manifeste. Nous savons tous ce que c'est. C'est «naturel». |
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Et bien non, précisément. Cet excrément est confectionné de la manière la plus artificielle possible. Il s'agit du produit d'une machine à fabriquer du rebus organique, un «cloaca». La machine est perfectionnée et fonctionne très bien. C'est l'œuvre d'un artiste belge, Vim Delvoye qui est l'auteur d'un certain nombre d'autres œuvres très étonnantes et qui nous font réfléchir sur nos pratiques et la représentation des objets qui nous entourent.
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Nombre d’œuvres de Wim Delvoye restent d’ailleurs hantées par la question de l’analité : la série des Chantiers met en scène des canalisations souterraines joliment présentées sur des piédestaux en céramique, et surtout la mosaïque réalisée par l’artiste pour la Documenta IX de Kassel en 1990-1992, utilisant comme motif l’image des excréments de l’artiste. (…) Beaucoup d’artistes de notre temps se sont intéressés au «régime intestinal» de l’art, partie prenante de cette «recherche de la fécalité», caractéristique pour Antonin Artaud des fondements théologiques de notre humaine condition.
Cette perspective possède en effet l’avantage de replacer, généalogiquement, la question du jugement et du goût dans la sphère où elle s’est physiquement constituée : celle du corps, et plus singulièrement encore, celle de ses orifices réputés les plus honteux. Freud l’a brillamment démontré, la primauté occidentale du visuel s’est instaurée sur le refoulement de l’olfactif.
Bernard Marcadé
Il n'y a pas de second degré- Remarques sur la figure de l'artiste au XXe siècle Éditions Jacqueline Chambon, 1999, p 246 |
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Wim Delvoye fait généralement des choses surprenantes, d'une grande exigence technique et toujours drôles. Nous en reparlerons. | |||||||||
photographie : -Cloaca, ©Vim Delvoye extrait du site cloaca.be Commentaires
j'aime bien la fusée gothique, la machine à fabriquer des excréments.
c'est Jules Verne, tout ça. voyage dans le temps et inventivité.
Commentaire n°1 posté par wattiaux lyse le 10/06/2009 à 00h33
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samedi 13 janvier 2007
Robert LONGO
Robert Longo ni vrai ni faux |
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«On dirait que tu serais mort, mais en fait, ce serait pour de faux» * Grands dessins. Très grands dessins au fusain et crayon. Dépassent l’échelle 1. Et contrairement aux apparences, ça n’est pas de la photographie. Et on n’est pas non plus dans l’hyperréalisme des années 70.Robert Longo est inspiré par le cinéma. Les grands films (américains notamment, mais pas seulement car Rainer Werner Fassbinder l’a pas mal inspiré également). |
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En fait, surtout les films où «ça meurt beaucoup». De mort violente. C’est le geste, la posture du moment qui l’intéressent, Longo. Et, pour diriger ses modèles, il s’y prend, comme le ferait un cinéaste. Il va les chercher, ses acteurs, les fait monter sur un toit d’immeuble (tu sais, comme dans les films où il y en a un qui court après l’autre et l’autre monte, monte monte toujours plus haut dans les étages du gratte-ciel pour finalement aller se réfugier sur les toits. Et là, généralement c’est sa fête : il se fait descendre.) Bon, Longo, il dirige le type vers les hauteurs, en terrasse (lui, Bob, à la différence, il est pas menaçant). Et là, il lui balance (réellement) des projectiles, some bullets ; en fait c’est souvent des balles de tennis. C'est «pour de faux», je te l'ai dit, lecteur. Le bonhomme est touché, perd l’équilibre, amplifie le mouvement comme l’acteur du western ou du film noir. Ce moment, ça le passionne Longo (like a child) et il en fait des prises de vue. Ensuite il va transposer ce travail graphiquement : il passera tout ça au fusain et crayon sur de grands supports blancs (2,50 X 1,50 m en général), en prenant soin de bien détourer la silhouette du type qui s’écroule.
Le résultat est surprenant. On peut voir certaines de ses œuvres actuellement dans l’exposition Le Mouvement des images (Centre Georges Pompidou, site Beaubourg) dont je t’avais parlé, ici même, il y a longtemps. Magnifique expo. Le Mouvement des Images, c'est jusqu'au 29 janvier. Dépêche-toi :«Bing ! T'es mort.» |
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* (sic) : un petit garçon, dans une cour d'école (2007, ou 1967, ou 77, ou...) | |||||||||
photographies : -Men in the cities, 19080-99, ©Robert Longo, Triptyc drawings for the Pompidou, site insecula -Robert Longo, Untitled (from Men In The Cities), 1981, Collection Metro Pictures, site exporevue.com - photographies extraites du site de la LipanjePuntin artecontemporanea gallery, Italiea Commentaires
L'autre jour, j'ai accompagné la classe d'un de mes fils (6 ans) au Musée d'Art Moderne. Devant la Danse de Matisse, le guide a fait reproduire aux enfants les postures des danseurs ... Ils ont gesticulé, chuté et se sont bien amusés ... comme sans doute le modèle de ces dessins !
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> la phénoménologie, Merleau-Ponty les rapports sujet/monde, sujet qui se voit et qui est vu, qui se voit voyant, se voit être vu etc.