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Le fantôme et la mémoire du temps ni vrai ni faux
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En 1904, Jacques-Henri Lartigue transcrit dans son Journal sa découverte : il peut, en se précipitant aller se placer devant l’appareil pour se prendre en photo et revenir en courant fermer le bouchon , mais il déplore le fait d’être toujours «à moitié transparent sur la photo».
L’année suivante il joue de sa découverte :
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«Aujourd’hui je me suis demandé si, en employant le même système, je ne pourrais pas faire des photographies de fantômes transparents, comme ceux des histoires racontées hier soir à table. Je dis donc à Zissou de s’envelopper d’un drap. Puis il vient se placer devant l’objectif. J’ouvre le bouchon. Je le referme. Zissou s’en va et je rouvre le bouchon, sans lui sur l’image.» Sur le banc, l’enfant non apeuré ouvre grand les yeux et les bras pour accueillir le fantôme. Le corps de Zissou est totalement invisible, on ne voit que le drap. A travers lui se dessinent le visage du petit garçon, son genou, la plante et les marches que le drap laisse transparaître tout en les épousant dans le bas de l’escalier. Lartigue a réalisé son souhait d’«avoir une belle photo de fantôme».
Ferrante Ferranti
Lire la photographie, Éditions Bréal, 2003
p 115
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photographie :
-Zissou en fantôme, villa «Les Marronniers», Châtelguyon, 1905, ©Jacques-Henri Lartigue (1894-1986), extrait de Lire la photographie, Éditions Bréal, 2003, p115 |
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