Sigmar Polke Musée Frieder Burda, Baden-Baden rétrospective, jusqu'au 13 mai 2007 |
|||||||||||||
Sigmar Polke va prendre plaisir à entretenir la confusion entre la peinture traditionnelle, faite à la main, et l'utilisation de moyens mécaniques ou plutôt l'apparence des représentations mécanisées des images. Un certain nombre de ses toiles montrent des scènes ou des objets apparemment traités à l'aide du procédé de similigravure aisément repérable du fait de sa trame visible dont la taille des différents points traduit les dégradés de l'image. Cette technique a été utilisée par la presse à grand tirage. Les effets de ce procédé photomécanique confèrent une réelle valeur plastique aux images à l'occasion d'un grossissement. Polke va mettre en scène ce type de procédé mais en mettant en défaut l'intérêt même de cette technique de reproduction rapide puisqu'il réalisera ses trames à la main (photo ci-contre). | |||||||||||||
Il appliquera cette démarche en utilisant également les effets de la quadrichromie, et particulièrement d'une
mauvaise quadrichromie, celle qui laisse apparaître le détail de la séparation des couleurs. Il accusera l'entreprise en choisissant pour modèles des photos non valorisantes
(comme ces jeunes filles, ci-dessus) empruntées à des magazines légers afin de renforcer l'idée d'une image sans qualités.
|
|||||||||||||
Ce jeu sur les procédés de reproduction mécanique des images va faire l'objet de mises en scènes pleines d'humour à l'instar de
cette œuvre qui montre un pochoir, outil de reproduction rapide et répétée, mais à côté duquel Polke a rajouté des objets courants qui ont la forme de pochoirs mais qui n'en sont pas
(ici,sous-plats en papier ajouré pour gâteaux d'anniversaire)...
|
|||||||||||||
Et l'on va retrouver cette volonté de brouiller les pistes dans un certain nombre d'œuvres de Sigmar Polke qui va faire référence, de manière humoristique, à des procédés techniques ou
mécaniques complexes ou stéréotypés, selon les cas. Les mélangeant, le plus souvent possible...Et les uns faisant écho aux autres. La structure filaire permettant de configurer les
volumes dans les représentations d'images de synthèse (en haut, à gauche) va se trouver confrontée à un simple jeu pratiqué par les enfants et qui consiste à souffler sur une tache de
peinture liquide et à orienter simultanément le support pour diriger son geste ou bien, tout simplement, à diriger des coulures de peinture sur un plan que l'on va incliner en différents
sens en tentant une représentation ou le dessin d'une forme géométrique (en haut, à
droite). Les deux résultats renvoient formellement à une technique apparemment élaborée, ou
en tout cas, qui semble donner toutes les apparences d'un procédé technique ou mécanique qui n'est pas du simple dessin direct.
|
|||||||||||||
Sigmar Polke va sans cesse interroger les images, nous rappeler sans arrêt que l'on bien affaire à des
images. Aucune ambiguïté. Aucune prétention. La mécanique et les techniques les plus sophistiquées n'y pourront rien. On passe toujours avec lui d'un monde à un autre ; les cloisons (même de verre) sont poreuses et nous les franchissons avec bonheur. |
|||||||||||||
Illustrations : - Sigmar Polke en train de peindre, 1970, ©Sigmar Polke, extrait du catalogue Polke, eine Retrospektive,2007, p 138 - Freundinnen, 1965/66, photographie de l'auteur - Freundinnen, (détail)1965/66, photographie de l'auteur - Schnell, schnell, Isabell, 1979, ©Sigmar Polke, extrait du catalogue Polke, eine Retrospektive,2007, p 202 - Eruption 1992, ©Sigmar Polke, extrait du catalogue Polke, eine Retrospektive,2007, p 209 - Jenseittskontakte, 1995, gouache, ©Sigmar Polke, extrait du catalogue Polke, eine Retrospektive,2007, p 212 -Mann steigt durch Glaswand, 1992, ©Sigmar Polke, extrait du catalogue Polke, eine Retrospektive,2007, p 208 Exposition Sigmar Polke, museum Frieder Burda Commentaires |
|||||||||||||
Pour de nouvelles aventures :
Please visit http://teka.over-blog.org/
Cordialement.