Les Rencontres d'Arles 2006...(3) | ||||
Lorsque l'on décide de se rendre à Arles pour ces fameuses Rencontres, il est impératif de visiter un des lieux importants de cette manifestation, situé un peu en périphérie de la ville : ce sont les ateliers SNCF, juste à côté du jardin des Alyscamps. D'anciens locaux sont transformés pour l'occasion en de beaux espaces d'exposition. De vastes cellules ont été aménagées et permettent de voir et revoir quelques séries de photographes reconnus, | ||||
ou bien de petites rétrospectives d'auteurs, amis de Raymond Depardon (comme Guy Le Querrec, ci-dessus) ou bien encore le travail d'artistes plus jeunes. Des manifestations plus particulières sont également hébergées dans ces lieux ; ainsi "Le prix du livre", récompensant le meilleur ouvrage de photographie ou encore "Des clics et des classes" qui rassemble le travail d'élèves scolarisés, sensibilisés à la pratique de la photographie à travers une opération autour de la thématique du portrait à la photo de classe. Je ne ferai ici ni la liste ni le détail des nombreuses expositions regroupées dans ces ateliers SNCF ; il est préférable de se référer au site des Rencontres. Voici quelques prises de notes photographiques, qui appartiennent à un registre documentaire, qui n'ont comme d'habitude aucune prétention artistique mais qui sont simplement destinées à renvoyer une ambiance et à se représenter les lieux et les oeuvres : |
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atelier 20 | atelier 20 | Philippe Chancel | Julien Chapsal | Susan Meiselas |
Prix du livre | clics et classes | Don Mc Cullin | Susan Meiselas | Vincent Debanne |
Cet ensemble d'espaces rassemble des artistes de tous âges et de notoriétés variées. Certains sont des photographes confirmés comme Guy Le Querrec, Don Mc Cullin, Susan Meiselas ou Jean Gaumy, d'autres sont passés dans la légende comme Gilles Caron, qui a laissé de véritables icônes, puis a disparu dans l'exercice de son métier ; et simultanément nous voyons l'émergence de noms moins connus mais qui méritent que l'on suive leur parcours : Julien Chapsal qui s'est intéressé aux harkis ou Philippe Chancel qui présente une remarquable exposition de photographies prises en Corée du Nord. Tous ces noms, nouveaux ou reconnus, appartiennent au monde du reportage ou à celui de la photographie documentaire, ce qui n'exclut pas la dimension occasionnellement artistique, qui reste d'ailleurs à définir. Ce serait peut-être la limite des choix de l'actuel invité des Rencontres qui a une pratique intimement liée à la photographie de reportage. Ce qu'on ne peut pas lui reprocher. Mais cette dimension aura sûrement contribué à rétrécir les choix d'artistes qui échappent à ces catégories. Le cas de Vincent Debanne (ci-dessus, extrême droite, second registre) présente, à ce titre, une ouverture : cet artiste montre des portraits d'individus qui regardent vers le ciel et se détachent sur des décors urbains. Il s'agit d'un montage numérique de photographies prises en deux temps : Vincent Debanne a photographié des voyageurs lisant les panneaux d'affichage des horaires de trains puis a imaginé les destinations de ces voyageurs ; il s'est ensuite rendu sur ces lieux réels (mais imaginaires) pour procéder à une seconde photographie afin de combiner les deux prises de vue, recréant ainsi une image à priori banale si l'on ne connaît pas les conditions de sa fabrication mais qui interroge les catégories de la photographie. Nous nous sommes habitués, depuis plusieurs années, tant dans le domaine du cinéma que dans celui de la photographie, au fait que les différentes catégories de référence soient bousculées, donc interrogées, aussi bien par les artistes que par les théoriciens. J'aurais personnellement apprécié une plus grande représentation de démarches de ce type, ce qui n'aurait, de toute façon, pas mis en péril la qualité du travail des grands reporters-photographes présents cette année à Arles. |
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Les Rencontres d'Arles |
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photographies de l'auteur | ||||
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