Anthropométries |
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Le 09 mars 1960, à la Galerie internationale d'art contemporain, chez D'Arquian, rue St Honoré à Paris, Yves Klein organise une soirée "Anthropométries de l'époque bleue". C'est une galerie chic de la rive droite. Dans son désir de reconnaissance, Yves invite une centaine de personnes et instaure un cérémonial hors du commun. | ||||
Son génie pour renouveler les formes est à l'oeuvre ; Guy Debord avait déclaré en 1952 : « Les arts futurs seront des bouleversements de situations ou rien.» Et c'est dans cet état d'esprit que va se dérouler cette soirée. Un espace, des acteurs, des regardeurs, une performance et un maître de cérémonie. Des grands supports blancs sont plaqués sur un des murs de la galerie. Des socles, blancs également, plus ou moins hauts, sont disposés devant. D'autres feuilles banches et vastes sont étalées au sol. Il s'agissait bien d'un spectacle puisqu'il y avait un public debout ou assis sur des chaises dorées, face à ce mur blanc. Une formation de musiciens disposés latéralement allait interpréter la "Symphonie monoton", pièce musicale écrite sur la base d'une seule note, et composée par le maître de cérémonie qui donnerait ses consignes tout au long de la performance. Et puis, éléments extraordinaires de cette composition, "des pinceaux vivants" : trois jolies jeunes femmes nues, qui allaient s"enduire de peinture bleu-Klein pour ensuite plaquer leur corps sur la surface blanche et vierge des supports tendus sur le mur. Les jeunes filles, portant de petits seaux de peinture, pénétrèrent de manière cérémonieuse dans l'espace de la performance, se couvrirent partiellement du bleu puis se pressèrent sur le blanc immaculé, laissant ainsi l'empreinte de certaines parties de leur corps. Ensuite, l'une d'entre elles, couchée à plat ventre, fut tirée par une autre, ce qu'Yves Klein appela un "traînage" ; tout ceci au son envoûtant et mystérieux de la Symphonie monoton. Shunk, Kender et Wilp, les trois photographes étaient là pour garder des traces documentaires de cette oeuvre éphémère. Tout concourait à donner une dimension quasi religieuse à cet événement. Il s'agissait d'une sorte de rituel artistique, érotique et étrange, dont la photographie devait témoigner. |
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photographies extraites du site (voir 1960) : Yves Klein archives ©Harry Shunk |
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liens Yves Klein : * exposition Centre Georges Pompidou, Paris * Yves Klein, archives * Insecula, biographie * Mamac, Nice * un texte sur Yves Klein * artcyclopedia, Yves Klein dans le monde * Wikipedia * biographie détaillée (pdf) Commentaires |
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et toi ???
(pfff, quelle prétention !) ;-))