mercredi 25 octobre 2006

Magazine au SHOW OFF

Mathias Schmied
mots et noms

Un magazine est fait pour être lu (les mots) et regardé (les images). C’est d’un magazine qu’est extraite l’image utilisée pour cette oeuvre de Mathias Schmied. Le matériau de base est un objet de consommation, un objet pauvre.
La photographie représente une demoiselle…dénudée. Pour une telle image, les légendes ont vraisemblablement assez peu d’importance.
Ce qui fait la singularité de cette oeuvre c’est que la page du magazine a été découpée en très fines bandes parallèles ; une machine à détruire les “documents compromettants” a sans doute été utilisée mais cette destruction mécanisée n’a pas été menée jusqu’à son terme puisque le découpage en fines lanières s’arrête avant l’autre bord de l’image, ce qui retient fragilement l’ensemble.
L’objet ainsi fabriqué est présenté à l’envers, un peu à la manière d’un saule pleureur : les fines lanières étant les branches et la partie laissée intacte, le tronc. Images et légendes sont visibles mais elles pleurent , comme parasitées par cette lacération régulière qui produit une sorte de frémissement du regard. Les mots, s'il en reste, ont disparu.
Le SHOW OFF

 Actuellement il est possible de voir différentes pièces de Mathias  Schmied   au Show off, le salon d’art contemporain qui vient d’ouvrir ses portes à l’Espace Pierre Cardin à Paris. J’en profite pour évoquer d’autres oeuvres que j’ai pu voir dans cet immense espace des Champs-Élysées qui présente vingt-huit galeries sur trois niveaux.
       
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mots et noms...légendes :

0. image de présentation,  Mathias Schmied,  Background - 2005,
galerie Olivier Houg

1. Le show off, ambiance.
2.
Le show off, ambiance.
3. Raphaêl Boccanfuso,
Galerie Patricia Dorfmann.
4. Regina Virserius, Inflexion #6, laser print, 2005, galerie Eric Dupont.
5. deux oeuvres de Fabio Viale : la Pietà et le David, d'après Michel-Ange.
6.
l'installation de la Pietà d'après Michel Ange, de Fabio Viale.
7.
photographie retouchée de la Pietà,  Fabio Viale, Gagliardi art system gallery.
8. dNASAb, I-Pod sculpture, 2006, galerie Marc de Puechredon .
9.
Le show off, ambiance.
10. Cristiano de Gaetano galerie The flat-Massimo carasi.
11.
Raphaêl Boccanfuso, Galerie Patricia Dorfmann.
12. Yann Toma racontant une de ses oeuvres avec autoportrait... Galerie Patricia Dorfmann.
13. L'origine du monde, façon Space Invaders,
Galerie Patricia Dorfmann.
14. Christina Benz, Ripple (2006), projection sur écran niveau sol,  Augustin Dufrasne gallery.
15. Benardí Roig  Bernardí Roig, Father (Berlin), 2004, galerie Stefan Röpke.
16. Julie Faure-Brac, les Humanimaux, 2005, galerie Eric Mircher.
 Cette mini FIAC qu’est le Show Off Paris présente beaucoup d’oeuvres, de nombreuses galeries issues de différents pays et beaucoup d’artistes. Certains sont très connus, voire des valeurs sures comme Morellet, Mapplethorpe ou Paul Graham, certains autres sont pour moi des découvertes. Le choix que j'ai fait ici est nécessairement arbitraire et j’ai dû en écarter beaucoup : je m’aperçois, par exemple, qu’aucun des artistes de la galerie Les filles du Calvaire n’est représenté dans ma sélection alors même que c’est une galerie dont j’apprécie les partis-pris et les artistes. En revanche, la galerie Patricia Dorfmann occupe une place importante dans ma liste : j’ai beaucoup apprécié le travail d’un artiste comme Raphaël Boccanfuso et son humour décalé : les nudistes est une sorte de photographie à la Diane Arbus mâtinée de Martin Parr… David Shrigley, que j’évoquais récemment n’est pas loin non plus.
Très beau travail, sobre, profond, de Regina Virserius, Inflexion.
Truc rigolo de dNASAb : la I-Pod sculpture ; un “combine” moderne…
Et puis ces deux pièces étonnantes de Fabio Viale autour de Michel-Ange. Chacune de ces pièces est composée de deux éléments, une sculpture sur socle (en marbre) placée devant une photographie de sculpture numériquement retouchée. Ce n’est ni une sculpture ni une photographie mais bien une installation qui doit être  envisagée dans son  ensemble. Le regard va de l’une à l’autre, puis revient. La sculpture, en marbre, restitue un élément déficitaire de la photographie (la partie manquante semble avoir été arrachée à l’image, grattée et se présente devant nos yeux, retrouvant par la même occasion sa dimension d’origine. La réflexion de cet artiste sur l'échelle des oeuvres et la complémentarité des médiums est extrêmement intéressante.)
Les travaux de Julie Faure-Brac, Les Humanimaux, font surgir devant nos yeux des “animindividus” troublants car hybrides et de hauteur respectable.
Très belle ambiance composée par la vidéo de Christina Benz qui est présentée au sol. Ce sont des ballons habités par des silhouettes, entre autre…
Les personnages de Cristiano de Gaetano semblent être fabriqués de façon traditionnelle  à l’aide de touches peintes, or il s’agit de plastiline. Chaque touche de “peinture” est une petite motte de plastiline de couleur écrasée. Le résultat est étonnant.

Il y aurait évidemment beaucoup d'autres choses à dire et à montrer. Cette exposition est présentée à l' Espace Pierre Cardin, 1 avenue Gabriel à Paris, jusqu'au 29 octobre.

photographies de l'auteur (systématiquement de mauvaise qualité, vu les conditions...), excepté la 4, et la partie gauche de la 15, empruntées à la liste d'artistes du site de Show Off.

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