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Whistler, apercevant chez Vollard le portrait de Marie Cézanne, disait : “si un enfant de dix ans avait dessiné cela sur son ardoise, sa mère, si c’est une bonne mère, l’aurait fouetté !”(…) La peinture du jeune Cézanne était pétrie d’outrance, de violence et de maladresse agressive, presque dépourvue de cette sensualité de pâte qui fait tolérer sinon aimer l’expressionnisme allemand ou de Kooning. |
Ses caractères sont surtout négatifs : un besoin ressassé de déplaire, une agression sans objet, un grotesque sans humour, un érotisme sans plaisir. (…) C’est surtout dans les scènes de meurtre et d’érotisme que Cézanne est à la limite du tolérable. (…) Selon Vollard, Cézanne opposait la peinture “bien couillarde” (la sienne) et celle des “ottres”, de Corot par exemple. (…) Il déchargeait sa violence sexuelle dans sa peinture ; Schapiro a montré comment la nature morte fut le lieu de ce déplacement.
Les couilles de Cézanne, Jean-Claude Lebensztejn Nouvelles Editions Séguier, 1995
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