mardi 16 mai 2006

Chris Burden

“Dans un petit garage de Speedway Avenue, je suis monté sur le pare-chocs arrière d’une Volkswagen. J’ai appuyé mon dos sur l’arrière de la voiture, écartant mes bras sur le toit. Des clous furent plantés à travers mes paumes dans le toit de la voiture. La porte du garage fut ouverte et la voiture avancée à moitié dans Speedway Avenue. Le moteur fut lancé à pleine vitesse pendant deux minutes. Deux minutes plus tard il fut arrêté et la voiture repoussée dans le garage, dont on ferma la porte”
Trans-Fixed, 23 avril 1974, performance. États-Unis, Californie,Venice

"At 7:45 p.m. I was shot in the left arm by a friend. The bullet was a copper jacket 22 long rifle. My friend was standing about fifteen feet from me."


Shoot F Space : November 19, 1971


"J’ai été enfermé dans le casier n° 5 pendant cinq jours consécutifs et je n’en suis pas sorti pendant tout ce temps. Ce casier mesurait 60 cm de haut sur 60 de large et 90 cm de profondeur. J’ai cessé de manger pendant plusieurs jours avant d’y entrer pour éliminer le problème des excréments. Le casier au dessus de moi contenait 20 litres d’eau en bouteille ; le casier du dessous contenait une bouteille de 20 litres vide. La photographie montre les trois casiers. Le n° 5 est celui du milieu."


Five Day Locker Piece, 26-30 avril 1971, Irvine, Californie. Photo : Diana Zlotnik


Chris Burden est un artiste américain des années 70. Ses performances sont celles qui sont parmi les plus connues au plan international pour cette période.


Son travail est présenté actuellement dans
dans le cadre de l'exposition consacrée aux artistes de Los Angeles, au Centre Georges Pompidou : "Los Angeles 1955-1985" , jusqu'au 17 juillet 2006.

Photographies extraites du catalogue de l'exposition



Commentaires

Bon mouiais! Au risque d\\\'être ringarde, vraiment , j\\\'ai du mal ( c\\\'est à prendre au mot )à comprendre ce genre de recherche. Quelle est la part entre la pathologie psychique mortifère et la recherche artistique?

Ses photos ne rendant évidemment pas la tension qui devait être présente au moment de l\\\'action. Faut il arriver à se torturer pour montrer la non intervention des autres, pour montrer la position ambigue voyeuriste de certains, pour arriver à un rapport au corps

J\\\'ai une préférence alors pour Bataille ,  Réage ou même certaines études scientifiques .

Si quelqu\\\'un peut éclairer ma lanterne, ce serait avec plaisir.


Commentaire n°1 posté par mitsou le 18/05/2006 à 22h56
Ca pose problème, n'est-ce-pas ? Je vais y revenir...
Commentaire n°2 posté par holbein le 19/05/2006 à 23h14
Tu n'y es pas beaucoup revenu... Moi j'y reviens, brièvement. Et l'évocation de Bataille par Mitsou va m'y aider ;-) Juste une citation, un extrait d'une lettre du poète Lorand Gaspar à un autre poète : Georges Perros.
(pour bien comprendre, il faut savoir que Lorand Gaspar était aussi chirurgien, à Jérusalem et Bethleem, plus tard à Tunis).

le 4 juillet 71
"J'ai relu du Blanchot, (L'Entretien infini), Bataille (L'Expérience Intérieure) ; tous gars supérieurement intelligents, vachement sérieux, faisant des acrobaties pour s'angoisser, pour souffrir, pour être en danger, etc. La mort, la mort, la mort, merde, mais que serait la mort sans la vie ? J'aimerais bien les flanquer dans une salle d'Hôpital, en pleine horreur vraie où pas besoin de faire des efforts pour souffrir."
Extrait de Georges Perros, Lorand Gaspar, Correspondance, 1966-1978, Editions La Part commune.

J'y reviendrais sans doute aussi ;-)
y a pas moyen de créer un sommaire, pour s'y retrouver un peu plus facilement ???
Commentaire n°3 posté par laurence le 01/09/2006 à 14h26
Chère Laurence, j’avais pensé ce post en me disant, les réactions vont se manifester (c’est pour cette raison que j’ai écrit “je vais y revenir” ;  exceptée celle de Mitsou, aucune. On t’attendait, Laurence ! J’ai attendu quelques jours, et  si tu suis bien (les doigts, j’ai dit les doigts, sortez les cahiers !), tu reprends la page du samedi 20 mai, le billet intitulé “Los Angeles (j’ai du mal)”, et tu verras que j’y reviens. Ce qui m’intéresse ce n’est pas les problèmes prétendument psychologiques d’un individu, encore moins la morale, mais la définition de ce qu’est un objet artistique. Et le cas de Chris Burden est de ce point de vue exemplaire.

Pour le sommaire, tu as raison : j’ai décidé de récapituler tous les 31du mois les billets que j’ai mis en ligne.
Commentaire n°4 posté par holbein le 04/09/2006 à 18h31

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