UNE MANIFESTATION TRIENNALE, 200 ARTISTES, 7 000 m2 SOUS LA NEF DU GRAND PALAIS, jusqu'au 25 juin 15 POINTS DE VUE SUR L'ART D'AUJOURD'HUI |
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Cette Force de l'art qui n’a pas réussi à trouver quelqu’un d’unique pour fédérer toutes les énergies en jeu ( Je crois que Catherine Millet avait été pressentie, sollicitée mais a décliné l’offre) a finalement donné carte blanche à quinze personnes différentes, quinze commissaires d’exposition qui se sont partagés cette lourde tâche d’endosser les responsabilités et donc de faire face à toutes les critiques. La conséquence positive de cette décision est la diversité des points de vue ; nous ne sommes pas face à un discours unique, à quelque chose qui serait une esthétique d’état. |
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La conséquence négative est cette impression d’accumulation d’oeuvres, de catalogue dressé sans aucune pensée fédératrice, sans axe réel, un catalogue établi dans l’urgence de la décision. La démarche était évidemment politique (au sens noble du terme, s’entend). J’ai rappelé dans un billet précédent les intentions de cette manifestation, commanditée par l’état français en la personne du Premier Ministre. Les choses se sont toujours déroulées ainsi, à droite comme à gauche. En conséquence il est illégitime de prétendre qu’aujourd’hui les critiques qui sont faites à l’exposition sont politiciennes ; en effet, rappelons que la décision initiale est politique. Cette exposition a d’ailleurs été surnommée “l’expo Villepin” et l’on peut d’ailleurs admirer un portrait de Dominique de Villepin fait par Yan Pei Ming dans l’espace installé par Bernard Marcadé (photographie ci-dessus). | |
Bernard Marcadé qui est un des quinze commissaires d’exposition est celui qui, à mon goût, a le mieux réussi le difficile pari d’accepter ce défi consistant à rassembler dans l’urgence un panel d’artistes qu’il défend, apparemment, sans compromission, et avec une exigence et un soin extrême dans la présentation et la mise en espace des oeuvres. |
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J’ai toujours beaucoup apprécié ses partis-pris, le choix des artistes qu’il a défendus et accompagnés, les expositions qu’il a montées ainsi que les ouvrages qu’il a écrits (on peut citer : Il n’y a pas de second degré, Éditions Jacqueline Chambon, ou encore le magnifique Éloge du mauvais esprit, Éditions de la différence-). Le choix est cohérent, rigoureux, conforme à ce que l’on sait de ses goûts ; il répond à une exigence de type patrimonial (voulu par la demande institutionnelle) en la personne d’un artiste de premier plan mais qui reste un artiste très contemporain, accessible et dynamique dans sa démarche comme Christian Boltanski, par exemple ; il présente des artistes impliquant le spectateur dans l’univers du sensible comme Claude Lévêque avec son installation Ende ; il présente également des artistes plus complexes mais reconnus comme Fabrice Hyber ; mais aussi des très jeunes comme Loris Gréaud (que personnellement j’apprécie moins pour avoir vu l’an passé son travail au Plateau). Cet ensemble est fondé sur un engagement à la fois esthétique sensible et intellectuel. La référence à Guy Debord (dans la projection à l’entrée) montre l’exigence du propos. La mise en espace de ces pièces si diverses se révèle d’une particulière intelligence. Bernard Marcadé a fait édifier une structure métallique tendue de draps noirs sur deux niveaux. Ce volume ainsi créé tient compte de l’espace existant mis à disposition. Il est le seul à ne pas subir l’écrasante et magnifique architecture du Grand Palais. |
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Une autre donnée est extrêmement importante et finement pensée par ce commissaire d’exposition : il n’y a aucune promiscuité dont aurait à souffrir une oeuvre ou bien une autre. Les cartes de France d’Annette Messager sont isolées dans un dais sombre. Il en va de même pour le travail de Boltanski. La pièce de Claude Lévêque, de fait, est présentée seule ; le noir y est total…La tente de Fabrice Hyber (photo ci-dessus) est isolée, tout à fait en haut, etc. L’oeuvre retourne, d’une certaine façon, à sa vocation sacrée ; on est là pour la considérer isolément, la rencontrer, et sans nécessairement y faire participer la dimension mystique. Il en est tout autrement de certaines présentations ou tout se téléscope, où l’on a une perception aléatoire et fugitive des oeuvres et où la dimension "parc d’attraction" prime. | |
“Je ne crois pas aux fantômes, mais j’en ai peur” écrivait la marquise du Deffand à Horace Walpole. Si l’art ne peut pas transformer le réel, il peut néanmoins contribuer, aujourd’hui peut-être plus que jamais, à faire peser une menace réelle sur un certain nombre de dévoiements contemporains. Bernard Marcadé
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J'ai bien sur apprécié d'autres accrochages, d'autres partis-pris comme celui de Daniel Soutif, par exemple, mais on ne peut pas tout évoquer, ici.
D'autres artistes, d'autres peintres m'ont impressionné par la qualité et la présence du travail qu'ils ont présenté ; c'est le cas de Gérard Garouste sur lequel je reviendrai. |
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illustrations : oeuvres de Yan Pei Ming, Fabrice Hyber, Jean-Luc Vilmouth |
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Suite dans le prochain billetphotographies de l'auteurCommentaires |
Non justement, moi je suis pas daccord avec le commentaire du dessus qui dit tais toi.Jai bien aimer lire ce qui a été écrit sur ce blog par rapport a lexpo la force de lart.Jy suis aller et il y a téllement de trucs à voir que cest bien davoir des pistes.Les posts (6 ou7,jai tout lu) rentre dans le détail et explique vraiment pourquoi cest bien ou pas. Cest ca que jai aimé meme si je suis pas toujours daccord avec les gouts (mais, les gouts, on peut en discuter), par exemple,moi jaime bien Djamel Tata qui est un peu critiquer dans un autre post mais je trouve que lintérét des blogs cest déchanger des idées et cest pour ca que je naprécie pas que quelqun dise Tais toi ! dans un comentaire. Ca fait un peu facho(comme le bunker dailleur,que moi meme jai détester,et la je suis daccord avec le billet du début)