mardi 30 mai 2006

La Force de l'art, une oeuvre...(5)


UNE MANIFESTATION TRIENNALE,
200 ARTISTES,
7 000 m2 SOUS LA NEF DU
GRAND PALAIS, jusqu'au 25 juin
15 POINTS DE VUE SUR L'ART D'AUJOURD'HUI
Cette Force de l'art montre également de la peinture. J'ai choisi de parler d'un certain type de peinture. Cette peinture est organisée et destinée à être regardée de manière très singulière. Il s'agit de la pièce de Gérard Garouste intitulée Ellipse. Elle est datée de 1999-2001.
Le travail se présente sous la forme d'une haute constuction de métal
et de bois de plus de 7 mètres, tendue de toile peinte à l'acrylique.
Cette oeuvre est présentée par le critique d'art Richard Leydier dans la section Vision(s)-peinture en France. Ellipse est une sorte de "sculpture de peinture" dans laquelle on pénètre par un couloir central étroit qui débouche sur une distribution d'alcôves peintes.
Richard Leydier déclare : Tandis qu’on observe depuis quelque temps, au niveau international, un regain d’intérêt pour une peinture dite "figurative", on peine à former une image claire de la scène picturale en France au cours de ces quinze dernières années.
Dans ce travail de peinture, Garouste est inspiré par Goya. Le problème de l'originalité ne l'intéresse pas. Il s'agit pour lui de s'approprier la thématique et de dépasser la référence.
Dans un entretien à MagArts, il déclare :

Dans Ellipse, j'ai tout pris à Goya : la composition, les ânes, les sorcières, les chaises...

Emprunt rétinien, si l'on peut dire car Ellipse n'est pas une satire, comme ont pu l'être les gravures de Goya.
(un clic sur les images pour les agrandir)

Les Caprices de Goya sont des gravures elles-mêmes inspirées par des citations populaires, une sorte de clin d'œil du peintre au langage de son époque.
 
Ces gravures m'ont amusé et j'ai joué avec elles en complicité avec Goya. Rencontre d'images qui constituent ma mythologie personnelle dans l'espace de la tente : lion, âne à l'Est, loup, taureau à l'Ouest, mandragores au Sud. Tous les personnages de l'installation sont des « antipodes », c'est-à-dire des personnages à l'envers, contraires, étrangers.
Le problème de l'originalité ne m'intéresse pas. Pour Goya, je me suis approprié ses images pour ensuite les dépasser. Le sujet de ma peinture : comment, de la représentation ludique d'une série de fables, on arrive à un jeu d'interprétation et, en même temps, il s'agit aussi d'un parcours initiatique d'un passage de la Bible, « La bénédiction de Jacob ».

Ce travail de Gérard Garouste me plaît pour différentes raisons : l'oeuvre de ce peintre s'inscrit à la fois dans une tradition, une connaissance fine et documentée de la peinture mais ce qu'il fait de cette tradition le propulse au delà ; la forme qu'il donne à sa peinture prend place dans une recherche, une volonté de renouveler les formes même s'il dit que l'originalité ne l'intéresse pas.
L'univers qu'il met en place relève du merveilleux, rappelle à la fois le monde de l'enfance, du rêve et des croyances populaires. Le fait de présenter son travail comme une installation décuple l'intérêt que l'on peut éprouver face aux peintures puisque le corps du regardeur est impliqué dès le moment où il pénètre dans la structure. Les points de vue deviennent variés, mobiles, non figés, à l'inverse de celui que l'on peut entretenir face à une peinture traditionnelle. Enfin, indéniablement, ce peintre montre des qualités non seulement dans la pratique purement technique du médium qu'il a choisi d'utiliser que dans la façon d'agencer les couleurs et les figures mais aussi dans l'expression qu'il sait mettre en place afin de mieux transmettre son univers à ceux qui veulent bien regarder sa peinture.


Suite dans le prochain billetphotographies de l'auteur



Commentaires




robotic art from spain



ximo lizana
Commentaire n°1 posté par anne hidalgo le 31/05/2006 à 21h50
Un hyperréaliste français à découvrir.

Bonne visite.


.


Commentaire n°2 posté par Gilles ESNAULT le 02/08/2006 à 21h51

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire